OTTAWA, 01 mai 2018 (GLOBE NEWSWIRE) -- Le personnel infirmier du Canada a communiqué, aujourd’hui, une nouvelle étude – la première de ce genre au Canada – qui révèle le nombre de personnes au pays qui meurent ou tombent malades parce que les médicaments prescrits sont inabordables. L’étude, intitulée Comptons les corps, confirme que les lacunes de la couverture des médicaments sur ordonnance se traduisent en décès quotidiens et en maladies chez des personnes présentant des problèmes de santé curables. Cela ne fait qu’accentuer le caractère urgent des demandes récentes pour la mise en place d’un régime universel d’assurance-médicaments.
« Voilà des années que nous savons que la couverture des médicaments sur ordonnance au Canada est inefficace et inefficiente », souligne Linda Silas, présidente de la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et d’infirmiers (FCSII). « Nous savons aussi qu’un tel système s’accompagne d’un coût humain : des vies sont perdues à chaque jour pendant que la santé de dizaines de milliers d’autres personnes se détériore à chaque année. »
L’étude explore, selon les groupes d’âges et les problèmes de santé, les conséquences de ne pouvoir prendre ses médicaments tels que prescrits en raison du coût. Selon les estimations de l’étude, à chaque année on peut compter :
- Jusqu’à 640 décès chez les personnes souffrant de cardiopathie ischémique
- Jusqu’à 420 décès chez les diabétiques en âge de travailler (20 à 64 ans)
- Jusqu’à 670 décès chez les personnes plus âgées mais en âge de travailler (55 à 64 ans)
- Jusqu’à 70 000 personnes (55 ans et plus) présentant une détérioration évitable de leur état de santé
- Jusqu’à 12 000 personnes (40 ans et plus) souffrant d’une maladie cardiovasculaire exigeant un jour d’hospitalisation
Médecin de renommée internationale et pharmaco-épidémiologiste, Ruth Lopert a présenté les résultats de l’étude Comptons les corps aux parlementaires et aux principaux intervenants du secteur de la santé lors d’une activité organisée sur la Colline du Parlement ce matin.
« Ces chiffres brossent un portrait saisissant du coût réel engendré par les obstacles financiers aux médicaments prescrits au Canada », précise Dre Lopert. « Malgré le manque de données disponibles, mon équipe de recherche a utilisé trois méthodologies différentes pour arriver à ces résultats. Il s’agit d’estimations conservatrices représentant seulement une partie de la situation et du coût lié au fait de ne pouvoir prendre ses médicaments tels que prescrits. »
En avril 2018, le Comité permanent de la santé de la Chambre des communes a communiqué un rapport historique recommandant la création, au Canada, d’un régime public, universel, d’assurance-médicaments à payeur unique. Au cours des derniers mois, les membres du Nouveau Parti démocratique et du Parti libéral du Canada ont aussi appuyé les résolutions pour la mise en place d’un tel régime lors de leurs congrès respectifs.
« Les infirmières et les infirmiers du Canada sont exaspérés d’assister à la souffrance quotidienne de leurs patients parce que ces derniers ne peuvent tout simplement pas payer les médicaments dont ils ont besoin », mentionne Silas. L’étude Comptons les corps accentue l’urgence d’agir pour mettre fin à ces tragédies quotidiennes. Le temps est venu de mettre en œuvre un régime universel d’assurance-médicaments à payeur unique. »
La Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) est la plus grande organisation infirmière au Canada, et représente près de 200 000 infirmières, infirmiers, étudiants et étudiantes en sciences infirmières. La lutte de la FCSII cible les priorités du secteur de la santé, notamment le régime national d’assurance-médicaments, les soins communautaires et de longue durée, les ressources humaines en santé, et un engagement du gouvernement fédéral à assurer l’avenir des soins de santé publics.
Pour en savoir davantage :
Lauren Snowball, agente des communications à la FCSII, 613-868-5702, lsnowball@nursesunions.ca