OTTAWA, 01 sept. 2022 (GLOBE NEWSWIRE) -- Un nouveau programme de recherche mené par le Musée canadien de la nature porte sur la vie marine peu étudiée, mais colorée, des eaux côtières de l’Arctique Ouest. L’équipement de plongée sera un incontournable pour étudier cette vie de près !
Le projet sur les algues est dirigé par Amanda Savoie, Ph. D., une chercheuse du musée qui étudie les macroalgues marines, réparties en trois grandes catégories : algues rouges, brunes et vertes.
Le programme pluriannuel a été lancé au mois d’août et s’étendra cette année sur cinq semaines d’expédition sur le terrain et sous l’eau jusqu’au 20 septembre. La recherche est centrée autour de Cambridge Bay (Iqaluktuuttiaq) sur l’île Victoria, au Nunavut. La communauté de 1 800 personnes abrite la Station de recherche de l’Extrême-Arctique canadien, dirigée par Savoir polaire Canada (POLAIRE), qui collabore avec le musée sur le projet de recherche.
Ce soutien à la recherche sur place comprend des plongeurs pour effectuer la collecte sous l’eau, l’accès aux laboratoires, et la fourniture de bateaux et d’autres équipements nécessaires pour accéder aux zones d’étude côtières et hauturières.
« Les algues sont des superstars marines », dit Mme Savoie, qui est également la directrice du Centre de connaissance et d’exploration de l’Arctique. « Elles constituent une partie importante des écosystèmes côtiers, fournissant un habitat pour d’autres formes de vie océaniques dans le cadre de la chaîne alimentaire, mais comme de nombreux organismes marins, elles sont vulnérables aux effets du réchauffement climatique. L’obtention d’informations scientifiques sur leur diversité et leur distribution dans l’Arctique canadien offrira de nouvelles connaissances qui peuvent aider à suivre les impacts du changement climatique au fil du temps. »
À ce jour, on estime à 175 le nombre d’espèces d’algues connues dans l’Arctique canadien. Mme Savoie déclare que le projet mènera certainement à la découverte de nouvelles algues dans l’ouest de l’Arctique, étant donné que le plus récent relevé taxonomique remonte aux recherches de R. K. S. Lee, il y a quatre décennies. Ses spécimens arctiques des années soixante et soixante-dix, qui se comptent par centaines, sont maintenant conservés dans l’Herbier national du Canada à Gatineau.
Mme Savoie et ses collaborateurs poursuivent le travail de M. Lee en recueillant et en identifiant des espèces d’algues, en collectant des données génétiques et en cartographiant les forêts de varech de l’Arctique.
« Trouver une forêt de varech serait vraiment passionnant », dit Mme Savoie. Elle souligne qu’il y a des traces de varech dans la région, selon l’inventaire des ressources côtières du Nunavut et le dragage du fond marin, mais les chercheurs n’ont pas encore plongé pour observer une véritable forêt de varech.
Elle est accompagnée d’une équipe de scientifiques affiliés au projet « ArcticKelp » financé par ArcticNet, ainsi qu’à l’Université Laval et à Pêches et Océans Canada. À ce jour, le projet ArcticKelp a étudié et cartographié les forêts de varech dans l’est de l’Arctique, et ce partenariat étendra les connaissances à l’ouest de l’Arctique.
Mme Savoie a l’intention d’utiliser son expertise et son expérience de la plongée dans l’Arctique pour chercher des forêts de varech autour de Cambridge Bay. Ces habitats sont comme des forêts tropicales humides, en ce sens qu’ils sont des points chauds pour la biodiversité, accueillant d’autres algues ainsi que des aliments et des abris pour les poissons et les invertébrés.
Le plan de Mme Savoie pour la première campagne d’exploration de 2022 est d’établir son programme d’expéditions de recherche afin qu’elle et d’autres puissent revenir dans les années à venir pour tirer parti de leurs découvertes. Il convient aussi de noter que ce nouveau programme de recherche sur l’Arctique s’inscrit dans la Décennie du développement durable des océans des Nations Unies (2021-2030).
Mme Savoie a visité Cambridge Bay ce printemps pour rencontrer l’organisation locale de chasseurs et de trappeurs, où elle a appris que certains membres de la communauté s’intéressent aux algues comme source de nourriture. Elle tient également à passer du temps à apprendre auprès de la population locale au sujet des ressources marines de la région et à intégrer les Inuit Qaujimajatuqangit (connaissances traditionnelles des Inuits) dans le projet de recherche.
Pour s’approcher de ces superstars marines, il faut faire de la plongée. Or, Mme Savoie est une plongeuse chevronnée, habituée aux côtes du Pacifique et de l’Atlantique, mais ce sera sa première expédition dans les eaux plus froides de l’Arctique canadien. C’est un défi que la phycologue est prête à relever dans le cadre de son aventure scientifique.
Informez-vous sur Amanda Savoie et ses projets de recherche à nature.ca.
Un mot sur le Musée canadien de la nature
Le Musée canadien de la nature est le musée national de sciences et d’histoire naturelles du Canada. Il a vocation à transmettre des idées fondées sur des faits, à procurer des expériences instructives et à favoriser une relation enrichissante avec la nature d’aujourd’hui, d’hier et de demain. Le Musée accomplit sa mission grâce à ses recherches scientifiques, à ses collections de 14,6 millions de spécimens, à ses programmes éducatifs, à ses expositions permanentes et itinérantes et à son dynamique site Web nature.ca.
NOTEZ : Amanda Savoie, et d’autres membres de l’équipe du projet, sont disponibles pour des entrevues. Des images haute résolution sont également disponibles.
Information pour les médias :
Dan Smythe
Chef, Relations avec les médias
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