MONTRÉAL, 27 sept. 2023 (GLOBE NEWSWIRE) -- Le recours aux « nudges », aussi appelés « feintes psychologiques », devrait être encadré selon une étude de l’Institut économique de Montréal parue ce matin.
« En ce moment, le Canada n’a aucune structure permettant d’encadrer l’usage de la science comportementale par les gouvernements pour orienter les choix des citoyens et citoyennes », explique Nathalie Elgrably-Lévy, économiste senior à l’IEDM et auteure de l’étude. « La feinte psychologique, en tant qu’outil de gouvernance, doit faire l’objet de balises afin de protéger la population des dérives et abus potentiels. »
La feinte psychologique, ou nudge, fait référence à une utilisation de la science comportementale pour inciter les individus à leur insu à faire un choix considéré comme désirable par ceux qui l’implantent, sans les priver de l’accès aux autres options.
Un exemple type de feinte psychologique est de mettre des aliments qui sont bons pour la santé à hauteur des yeux sur une tablette d’épicerie, et de mettre la malbouffe dans les niveaux plus bas.
Au Canada, le Bureau du conseil privé s’est notamment doté d’une unité d’experts en sciences comportementales pour proposer des feintes psychologiques permettant d’inciter la population à adopter des comportements considérés comme souhaitables par le gouvernement fédéral.
L’IEDM dénonce entre autres le fait que les feintes psychologiques échappent au processus législatif habituel, l’opacité du processus d’implantation, ainsi que les enjeux éthiques découlant de leur usage à des fins politiques.
Afin d’encadrer la pratique, l’auteure fait les recommandations suivantes :
- limiter le recours au choix par défaut afin de contrer le biais de statu quo;
- étendre le processus politique aux feintes psychologiques, forçant leurs instigateurs à défendre leurs initiatives sur la place publique;
- créer un poste d’ombudsman indépendant afin de surveiller l’usage et la légitimité des feintes psychologiques;
- assortir chaque feinte psychologique d’une date d’expiration afin qu’elles soient régulièrement réévaluées et débattues.
« Les feintes psychologiques permettent aux gouvernements d’orienter subtilement mais efficacement nos choix individuels pour le meilleur sans que nous en ayons pleinement conscience », explique Mme Elgrably-Lévy. « C’est pourquoi encadrer et limiter leur utilisation est absolument nécessaire, par souci d’intégrité et pour préserver la liberté de choix des individus. »
L’étude de l’IEDM est disponible ici : https://www.iedm.org/wp-content/uploads/2023/09/note132023_fr.pdf
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