MONTREAL, 01 août 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- Les hôpitaux indépendants sans but lucratif tendent à mieux performer que les hôpitaux gérés par l’État, révèle une étude publiée ce matin par l’Institut économique de Montréal.
« L’attente interminable dans les hôpitaux canadiens montre bien que nos systèmes de santé peinent à fournir les services de base à la population », affirme Emmanuelle B. Faubert, économiste à l’IEDM et auteure de l’étude. « En permettant l’ouverture d’hôpitaux indépendants sans but lucratif, nos gouvernements permettrait d’accroître la capacité de traitement, au bénéfice des patients. »
En 2023, le temps d’attente médian dans les urgences du Québec était de cinq heures et treize minutes, en hausse de 42 minutes depuis cinq ans.
Il est estimé que la surcharge chronique des salles d’urgence canadiennes est responsable de 8000 et 15 000 décès évitables par année.
Le système de santé canadien se classe 10e sur 11 pays développés comparables, tout juste devant les États-Unis, dans le classement des systèmes de santé du Commonwealth Fund. Les systèmes de santé français, allemand et néerlandais se classent respectivement 8e, 5e et 2e dans le même classement.
Alors que le système canadien ne compte aucun hôpital sans but lucratif à gestion indépendante selon la définition de l’OCDE, ceux-ci représentent 14 pour cent des lits d’hospitalisation français, 28 pour cent des lits d’hospitalisation allemands et 100 pour cent des lits d’hospitalisation néerlandais.
La chercheuse attribue une part du succès de ces établissements à leur plus grande autonomie de gestion et à un mode de financement incitant une plus grande prise en charge de patients.
« L’une des forces de ces hôpitaux est leur rapidité d’adaptation contrairement aux établissements dont la gestion relève des ministères, comme c’est le cas au Canada », explique Mme. Faubert. « Comme leur financement dépend du type et de la quantité de maux traités, les gestionnaires voient la pérennité de leurs établissements être directement liée à leur capacité à traiter les patients. »
Bien que les hôpitaux canadiens aient généralement leurs propres conseils d’administration, la gestion des activités quotidiennes et leur financement sont soumis à un strict contrôle de l’État.
Outre certaines expériences limitées, notamment au Québec, les hôpitaux canadiens dépendent encore largement d’un mode de financement dit de « budgétisation globale », où le financement dépend entièrement du niveau d’activité de l’année précédente.
Comme l’enveloppe budgétaire annuelle est fixe, chaque patient additionnel est considéré comme un coût, indique la chercheuse.
En Europe, en revanche, les hôpitaux sont davantage financés selon un modèle dit « à l’activité », où l’hôpital reçoit un montant d’argent normé pour chaque traitement réalisé en ses murs. Selon ce système, chaque patient additionnel traité représente une entrée d’argent immédiate pour l’établissement, indique la chercheuse.
« Il est clair que notre système de santé peut et doit faire mieux, et cela implique de changer les incitations de ceux et celles qui le gère », affirme Mme Faubert. « En introduisant des hôpitaux sans but lucratif, avec un mode de financement mieux adapté, et en accordant plus de flexibilité aux professionnels de la santé, nous pourrions mieux traiter un plus grand nombre de patients, comme c’est le cas en Europe. »
L’étude de l’IEDM est disponible ici : https://www.iedm.org/wp-content/uploads/2024/08/note082024_fr.pdf
L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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