Le Grand débat sur les soins de santé au Canada – Définir une priorité pour les décideurs nationaux

Dévoilement à la réunion de Vancouver


OTTAWA, June 09, 2017 (GLOBE NEWSWIRE) -- La semaine prochaine, les dirigeants du secteur de la santé du Canada seront une fois de plus appelés à déterminer la question à laquelle il faut s’attaquer en priorité dans le système de soins de santé canadien.

Cet exercice annuel, qui a mis en lumière l’an dernier l’urgent besoin d’offrir des soins de santé de plus grande qualité aux peuples autochtones, s’inscrit dans le troisième Grand débat sur les soins de santé au Canada tenu dans le cadre de la Conférence nationale sur le leadership en santé (CNLS), qui aura lieu les 12 et 13 juin à Vancouver, Colombie-Britannique.

L’exercice, qui vise à déterminer le thème le plus pressant qui nécessite la prise de mesures par les décideurs du pays, réunira plus de 700 leaders en santé qui choisiront lundi trois thèmes à débattre parmi les six proposés. Mardi matin, les marraines de chacune des trois motions retenues auront l’occasion d’expliquer aux délégués pourquoi leur motion doit être la priorité absolue du système; le choix final sera déterminé par un vote à la fin du Grand débat. Encore cette année l’ancien chroniqueur aux affaires nationales du Globe & Mail, Jeffrey Simpson, agira comme modérateur du Grand débat.

« Comme l’a démontré le débat de 2016, les leaders en santé du Canada sont éminemment compétents et prêts à faire des choix difficiles lorsqu’il s’agit de définir les priorités, dit Bill Tholl, président et chef de la direction de SoinsSantéCAN, porte-parole national des organisations de soins de santé et des hôpitaux. Ils fournissent d’excellents soins tous les jours, ils peuvent voir les lacunes du système. Chaque jour, ils reçoivent les doléances de Canadiens. Chaque jour, ils constatent les conséquences des inégalités et du manque d’efficience qui nuisent aux soins aux patients. Si les décideurs sont vraiment résolus à améliorer la qualité des soins que les Canadiens reçoivent, ils ne peuvent pas ignorer la recommandation des leaders en santé. »

« Le débat est vraiment utile en ce sens, ajoute Ray Racette, président-directeur général du Collège canadien des leaders en santé. Il permet de déterminer exactement ce qu’il faut faire maintenant pour les soins de santé au Canada. C’est une source de conseils inestimable pour les décideurs. »

Les six thèmes (dans un ordre aléatoire) sont les suivants :

Les familles : partenaires ou nuisance?
La croyance selon laquelle la famille nuit aux soins et est une source de stress pour le patient va à l’encontre des preuves démontrant que « le fait d’isoler un patient de ses proches à une période de grande vulnérabilité peut entraîner un risque d’erreur médicale, un préjudice émotionnel, une incohérence dans les soins, une préparation inadéquate à la transition des soins et des coûts inutiles », fait valoir la marraine, Carol Fancott, directrice, Participation du patient, à la Fondation canadienne pour l’amélioration des services de santé. La motion exhorte les hôpitaux à se joindre à un mouvement populaire visant à ne plus limiter les heures de visite et à adopter des politiques sur la présence de la famille qui permettent aux proches d’un patient de participer, par exemple, aux visites du médecin et à la planification du congé.

Logement communautaire pour les personnes âgées : l’alternative aux établissements de soins
Les spécialistes le disent depuis longtemps : il faut « sortir » le système des hôpitaux et mettre fin à la fâcheuse pratique qui consiste à « placer » les personnes âgées ayant des problèmes de santé chroniques dans des établissements de soins actifs, qui peuvent souvent coûter 1 000 $ par jour et où les patients sont fréquemment exposés à des pathogènes, et plutôt opter pour un logement communautaire, supervisé (logement avec assistance, logement collectif, établissement de soins de longue durée ou logement pour retraités), dont le coût moyen varie de 50 $ à 170 $ par jour, selon le type d’établissement. Chaque année, l’utilisation de lits dans les hôpitaux par des patients qui seraient mieux servis dans la collectivité s’élève à 2,4 millions de jours. La marraine de la motion, Amy Porteous, vice-présidente, Affaires publiques, Planification et Médecine familiale, Soins continus Bruyère à Ottawa, demande donc aux gouvernements d’élaborer d’ici deux ans une « stratégie pour le logement abordable et supervisé pour les personnes âgées ».

Stratégie nationale en matière de démence : pour des normes nationales de dépistage
Bien qu’on dépense annuellement 10 milliards de dollars pour les soins directs et indirects aux personnes atteintes de démence, et malgré qu’on prévoie que le nombre de Canadiens atteints de démence doublera d’ici 15 ans pour atteindre un million de personnes, le Canada est une des deux seules nations du G7 qui n’ont pas, comme l’ont fait 29 pays, défini une stratégie et un plan d’action en matière de démence. La marraine de la motion, Mimi Lowi-Young, ancienne directrice générale de la Société Alzheimer du Canada, dit qu’il faut maintenant cesser de tergiverser au sujet des engagements pris à ce sujet en 2014 par les ministres de la Santé fédéral et provinciaux, et agir concrètement avant que l’inaction « cause un désordre dans le tissu social du Canada ». Au nombre des besoins, il y a l’adoption de normes nationales pour le dépistage et le diagnostic précoce.

Stratégie nationale sur l’utilisation des technologies par les patients : Est-ce qu’on peut « skyper »?
Faisant valoir que 55 % des erreurs médicales sont dues à un manque de communication entre les fournisseurs de soins de santé et les patients, la marraine de la motion, Trina Diner, gestionnaire de la télémédecine au Centre régional des sciences de la santé de Thunder Bay, dit qu’il est temps pour l’industrie des soins de santé de sortir de l’âge des ténèbres de l’électronique et d’adopter les technologies de l’Internet et du cellulaire utilisées par les patients en cette ère de communications modernes. L’utilisation des vidéoconférences, courriels, messages textes, kiosques, de Facebook, et d’autres plateformes qui feront leur apparition devrait être autorisée et encouragée dans le cadre d’une « stratégie nationale sur l’utilisation des technologies par les patients », ce qui permettrait d’améliorer la communication et d’établir une distinction claire « entre la tolérance au risque des organisations et celle des personnes lorsqu’il s’agit de communication électronique de renseignements. »

Sécurité des patients : Primum non nocere
Pourquoi est-il si difficile de modifier le curriculum de formation des professionnels des soins de santé, sachant que le principe « D’abord, ne pas nuire » est fondamental en médecine, mais que, selon l’Institut canadien d’information sur la santé, une personne hospitalisée sur 18 subit un préjudice? C’est la question que posent les marraines de la motion, Sandi Kossey et Maryanne D’Arpino, directrices principales à l’Institut canadien pour la santé des patients. Les ministères de l’Éducation, les organismes d’agrément professionnel, d’accréditation des programmes et de réglementation devraient obliger les enseignants des professions reliées au domaine de la santé à intégrer « la sécurité des patients et l’amélioration des soins » au curriculum de base. « Les méthodes de formation des étudiants et des fournisseurs de soins sont incohérentes et insuffisantes et l’efficacité de l’enseignement dispensé n’a pas encore été établie. »

Les soins palliatifs d’abord : « Aller de l’avant » et plus loin encore
Depuis l’adoption de la loi fédérale autorisant l’aide médicale à mourir dans certaines situations bien définies, la Coalition pour des soins de fin de vie de qualité au Canada demande aux leaders en santé d’ « appuyer une philosophie axée sur ‘les soins palliatifs d’abord’ pour les patients atteints d’une maladie incurable. » La Coalition, qui a reçu trois millions de dollars du précédent gouvernement fédéral dirigé par les Conservateurs pour définir un cadre d’amélioration de l’accès aux soins palliatifs (qui a mené à une feuille de route appelée « Aller de l’avant »), demande dans sa motion aux gouvernements, organisations régionales de la santé et associations professionnelles « d’appuyer les prestataires de soins pendant cette démarche de gestion du changement et de grand virage de culture » que support la mise en œuvre d’une approche de prestation de soins palliatifs intégrés.

Les documents d’information sur chacune des six motions retenues parmi la trentaine soumises au Comité des résolutions de politiques peuvent être consultés à l’adresse http://www.nhlc-cnls.ca/fr/grand-debat-sur-les-soins-de-sante-au-canada/

La CNLS est le plus important rassemblement national de décideurs du système de santé au Canada, incluant des représentants de régions sanitaires, de régies et d’alliances de la santé; d’hôpitaux, d’organisations de soins de longue durée; d’organismes de santé publique, de services de soins communautaires; de services sociaux et en santé mentale; d’organisations des secteurs gouvernemental, de l’enseignement et de la recherche; d’associations professionnelles; et de sociétés-conseils et de l’industrie. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.nhlc-cnls.ca.


            

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