Soins de santé aux Autochtones : la discrimination est courante

Il faut changer les choses, disent les leaders en santé


VANCOUVER, June 12, 2017 (GLOBE NEWSWIRE) -- Selon les résultats de nouveaux sondages menés auprès des hauts responsables de la santé et de la population canadienne en général, il existe une forme de discrimination raciale dans la prestation de soins de santé aux Autochtones.

Environ 51 % des directeurs d’hôpitaux, des chefs de services, des directeurs médicaux et d’autres hauts dirigeants en santé croient que leur organisation exerce au moins « une certaine » discrimination à l’endroit des Autochtones, et 11 % considèrent qu’il s’agit d’un « gros problème », révèle un sondage IPSOS-Reid mené pour SoinsSantéCAN et le Collège canadien des leaders en santé en prévision de la Conférence nationale sur le leadership en santé (CNLS), qui aura lieu les 12 et 13 juin 2017 à Vancouver.

Un sondage distinct mené auprès de la population générale montre qu’un pourcentage encore plus élevé (54 %) de Canadiens croit que la discrimination est courante, et que 21 % disent qu’il s’agit d’un gros problème.

Les résultats du sondage confirment l’idée selon laquelle « nous ne fournissons toujours pas la bonne combinaison de services aux Autochtones, a déclaré Bill Tholl, président et chef de la direction de SoinsSantéCAN. Il existe de réelles inégalités dans les résultats sur la santé et la prestation de soins sûrs, de qualité et axés sur le patient. »

Selon Ray Racette, président-directeur général du Collège canadien des leaders en santé, le sondage révèle également que la solution est multidimensionnelle. « Lorsqu’on examine les réponses des leaders en santé, on constate que les besoins couvrent l’ensemble du spectre, que ce soit de nouveaux cadres stratégiques, une meilleure formation ou une plus grande sensibilité culturelle. Nous devons réaligner le financement, le pouvoir et la responsabilité en matière de soins de santé pour les Autochtones. »

Pour 23 % des répondants, « l’établissement de normes/d’un cadre stratégique/d’un programme de supervision » est le principal rôle du gouvernement fédéral en matière de santé des Autochtones. Viennent ensuite « l’octroi d’une aide financière » (21 %); l’éducation/la formation (19 %), le soutien aux soins de santé pour les Autochtones (14 %); le « soutien pour la sensibilité/sensibilisation culturelle » (11 %); « la coordination/collaboration avec les gouvernements/organisations » (8 %); et « l’accès à l’information/la sensibilisation, le soutien pour la collaboration/l’auto-gouvernance des Autochtones », et « la création/l’exécution de plans/stratégies » (7 %). Les leaders en santé croient aussi que les provinces doivent augmenter leur financement et leur soutien pour les soins de santé aux Autochtones.

Une séance plénière intitulée « Donner suite aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation reliés à la santé : Comment obtenir une meilleure valeur, offrir des soins de meilleure qualité et obtenir de meilleurs résultats pour les populations autochtones du Canada? » qui se déroulera dans le cadre de la CNLS, visera à définir les divers changements nécessaires pour fournir de meilleurs soins aux Autochtones. Lors de cette séance, qui doit être animée par Duncan McCue, animateur de l’émission Cross Country Checkup de la CBC, on discutera également de soins de santé sûrs et axés sur les patients, dans le contexte de la culture des Premières Nations et de leur droit inhérent d’exercer un certain contrôle sur les services de santé qu’ils reçoivent.

Cette séance, et d’autres, dont une visant à définir des indicateurs de la santé et du bien-être des populations des Premières Nations pour les dix prochaines années, facilitera la rédaction d’un rapport sur les recommandations formulées à la suite de la Commission de vérité et réconciliation. Ce rapport est préparé par SoinsSantéCAN avec le soutien de la J.W. McConnell Family Foundation. « Le rapport servira de base à la discussion dans le cadre d’une table ronde prévue le 24 octobre à Ottawa et à laquelle participeront des leaders autochtones de tout le pays », a fait savoir M. Tholl. À cette occasion, on cherchera à établir un plan concret pour les membres de SoinsSantéCAN et ses partenaires. 

Le sondage effectué auprès des leaders en santé révèle que 67 % de leurs organisations n’ont aucun engagement ou aucune charte portant sur la sécurité culturelle des Autochtones. Il montre également que seulement 52 % des organisations se sont dotées d’un processus de signalement des cas de discrimination raciale. Dans les organisations où un tel processus existe, 75 % des plaintes font l’objet d’une enquête officielle. Dans 60 % des cas, les mesures disciplinaires prises à l’endroit des employés peuvent « aller jusqu’au congédiement, si la situation le justifie ». Une formation à la sensibilité culturelle est offerte dans 74 % des cas.

On peut voir les résultats du sondage (en anglais seulement) ici : opinions des dirigeants en santé et opinion des Canadiens.

La CNLS, dont le thème cette année est “Des soins de santé axés sur la valeur : Adopter une approche centrée sur le patient et la famille », est le plus grand rassemblement national de décideurs du système de santé au Canada, incluant des représentants de régions sanitaires, de régies et d’alliances de la santé; d’hôpitaux, d’organisations de soins de longue durée; d’organismes de santé publique, de services de soins communautaires; de services sociaux et en santé mentale; d’organisations des secteurs gouvernemental, de l’enseignement et de la recherche; d’associations professionnelles; et de sociétés-conseils et de l’industrie. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site www.nhlc-cnls.ca.


            

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