OTTAWA, 05 nov. 2020 (GLOBE NEWSWIRE) -- Oceana Canada publie aujourd’hui un rapport mettant en lumière de nouvelles données provenant de grands économistes des pêches, qui révèlent que la faiblesse des normes canadiennes de traçabilité en produits de la mer entraîne des pertes fiscales annuelles pouvant atteindre 93,8 millions de dollars et jusqu’à 379 millions en pertes de revenus pour les travailleurs de l’industrie canadienne des produits de la mer. En outre, les Canadiens dépenseraient sans le savoir jusqu’à 160 millions annuellement pour les produits de la mer issus de la pêche illégale, non réglementée et non déclarée (INN), y compris des produits potentiellement capturés par des victimes d’esclavage moderne.
« Le Canada n’a pas les normes de traçabilité adéquates pour réglementer nos chaînes d’approvisionnement et prévenir la pêche illégale, la fraude et l’étiquetage trompeur des produits de la mer, » affirme Sayara Thurston, Spécialiste de campagne, fraude des produits de la mer pour Oceana Canada. « Le gouvernement doit concrétiser son mandat et implanter une traçabilité du navire à l’assiette, afin d’éviter de nous laisser bien loin derrière les autres pratiques exemplaires internationales. Ce mandat est dans le meilleur intérêt des consommateurs comme du secteur des pêches. Les Canadiens méritent d’avoir confiance en leurs produits de la mer et savoir qu’ils sont sécuritaires, étiquetés honnêtement et capturés légalement. »
En 2019, le gouvernement fédéral s’est engagé à mettre en œuvre un système de traçabilité du navire à l’assiette ; mais aucun échéancier n’a été établi à cet effet. Certains importants partenaires commerciaux du Canada ont depuis longtemps des exigences de traçabilité beaucoup plus strictes, incluant aux États-Unis et en Union européenne, le plus grand marché de produits de la mer au monde.
« La pêche illégale et la fraude des produits de la mer sont des problèmes mondiaux complexes, et le Canada doit contribuer à les régler. Actuellement, une espèce de poisson menacée peut être capturée par des esclaves à bord d’un navire de pêche illégale et aboutir dans les épiceries canadiennes sans que nous puissions connaître sa véritable origine, simplement parce qu’aucune mesure n’est en place pour l’en empêcher », explique l’auteur principal du rapport, Dr Rashid Sumaila, Professeur et directeur, Unité de recherche sur l’économie de la pêche et des océans à l’Université de Colombie-Britannique, et membre du conseil d’Oceana.
Une étude de marché faite par Abacus Data au nom d’Oceana Canada, aussi publiée aujourd’hui, démontre que les Canadiens qui consomment des produits de la mer régulièrement ou à l’occasion soutiennent fortement la traçabilité des produits de la mer et sont préoccupés par l’insuffisance de nos normes d’étiquetage :
- 95 % soutiennent l’engagement gouvernemental à implanter une traçabilité du navire jusqu’à l’assiette ;
- 85 % seraient plus convaincus d’acheter des produits de la mer si l’étiquette indiquait où, quand et comment le produit a été capturé ;
- 74 % sont moins à l’aise d’acheter des produits de la mer après avoir été informés sur les standards actuels et leurs conséquences ;
- 40 % ont l’intention d’acheter moins de fruits de mer, ou d’arrêter complètement d’en acheter, après avoir pris connaissance des normes canadiennes inadéquates.
« Pour garder les produits de la pêche illégale hors du marché canadien, et pour s’assurer que les pêcheurs canadiens honnêtes conservent la confiance des consommateurs et l’accès au marché alors que les attentes relatives à la transparence de l’approvisionnement augmentent, le gouvernement doit agir pour mettre en œuvre une traçabilité du navire à l’assiette pour tous les fruits de mer capturés et vendus au Canada, » déclare Mme Thurston.
Oceana Canada demande ainsi au gouvernement canadien d’établir un plan concret pour réaliser ses engagements en 2021, en plus de demander un système qui :
- Exige que les informations importantes accompagnent les produits de la mer tout au long de la chaîne d’approvisionnement, du navire ou de la ferme piscicole jusqu’au point de vente, incluant la documentation des prises pour tous les produits domestiques et importés ;
- Améliore les mesures de vérification de la traçabilité, telles que l’identification de l’espèce par test d’ADN, et des mesures de contrôle avec des pénalités assez importantes pour décourager la fraude ;
- Améliorer l’étiquetage des produits de la mer en exigeant l’ajout d’informations plus précises et plus détaillées sur tous les produits.
Afin de sensibiliser le public à la question des violations des droits de l’homme dans l’industrie mondiale des produits de la mer, Oceana Canada offre l’occasion exclusive de regarder le documentaire « Ghost Fleet » (disponible en anglais seulement) en ligne du 5 au 12 novembre, suivi d’une discussion interactive en ligne avec le producteur du film et le responsable de la campagne d’Oceana Canada pour la fraude des produits de la mer, le 12 novembre 2020 à 14 heures (HNE). Le film suit un petit groupe d’activistes qui risquent leur vie pour libérer des pêcheurs asservis en Asie du Sud-Est, révélant une conspiration criminelle dévastatrice et corrompue au cœur de l’industrie des fruits de mer. Cliquez ici pour vous inscrire.
Pour en savoir plus à propos de la campagne d’Oceana Canada et pour signer la pétition demandant au gouvernement d’agir pour la traçabilité des produits de la mer, visitez www.oceana.ca/fr/arreterlafraude.
Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les efforts de sensibilisation d’Oceana Canada ont notamment contribué à mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En assurant la restauration des océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir.
Contacts : Lamia Charlebois, Consultante en relations publiques, 514-581-5831, rp@lamiacharlebois.com et Tammy Thorne, Oceana Canada, tthorne@oceana.ca, 437-247-0954. Documents pour les médias disponibles ici.
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