Des replis à court terme pourraient atténuer certains défis du marché du travail, mais le secteur de la construction au Canada devrait poursuivre sa croissance jusqu’en 2032


OTTAWA, Ontario, 28 avr. 2023 (GLOBE NEWSWIRE) -- Le secteur canadien de la construction continue d’afficher un excellent rendement après la pandémie de COVID-19. Les niveaux élevés d’investissement des gouvernements dans tout le pays ont contribué à stimuler l’économie, la demande de logements reste élevée et les entités du secteur privé continuent d’investir en construction. Ensemble, ces facteurs ont fait augmenter les investissements totaux dans le secteur de la construction de 3 % en 2022 par rapport au niveau record enregistré en 2021.

ConstruForce Canada a publié aujourd’hui son rapport national Regard prospectif – Construction et maintenance 2023–2032. Selon les prévisions, l’activité de construction diminuera par rapport au sommet atteint en 2022, et des replis sont prévus en 2023 et en 2024. Ce recul devrait toutefois être de courte durée. La croissance devrait reprendre d’ici 2025, et d’ici 2032, l’investissement total devrait augmenter de 1 % par rapport à 2022. Ces données sont fondées sur les besoins actuellement connus et ne tiennent pas compte de l’objectif du gouvernement fédéral de doubler le nombre de nouvelles habitations construites au Canada au cours de la prochaine décennie ni de l’augmentation prévue de la demande de services de construction liée à la rénovation des immeubles résidentiels et des immeubles industriels, commerciaux et institutionnels existants dans le cadre des efforts d’électrification de l’économie.

Au cours de la période de prévision, l’activité dans le secteur de la construction résidentielle sera stimulée par une combinaison de facteurs. La demande de nouvelles habitations devrait reculer à court terme en raison de la hausse des taux d’intérêt avant de renouer avec la croissance entre 2024 et 2029. L’activité dans le secteur de la rénovation et de l’entretien augmentera pour sa part de manière continue. D’ici 2032, l’emploi global dans le secteur de la construction résidentielle devrait reculer légèrement de 5 300 travailleurs (-1 %). Les pertes devraient se concentrer dans le secteur des nouvelles habitations.

Le secteur de la construction non résidentielle continuera de profiter d’investissements plus élevés du secteur public grâce à divers projets, y compris de grands projets de transport collectif, de services publics, de routes, d’autoroutes et de ponts en Ontario, en Colombie-Britannique, au Québec, en Nouvelle-Écosse et à l’Île-du-Prince-Édouard, ainsi qu’en raison de la forte demande dans le secteur de la construction d’immeubles industriels, commerciaux et institutionnels (ICI) dans toutes les provinces.

L’emploi dans le secteur non résidentiel devrait connaître une croissance presque continue entre 2023 et 2027 jusqu’à un sommet prévu d’un peu plus de 600 000 travailleurs. D’ici 2032, l’emploi devrait être supérieur de 4 % aux niveaux enregistrés en 2022, car un recul modéré de 1 % dans la construction d’ouvrages de génie civil sera plus que compensé par des gains dans les secteurs de la construction d’immeubles ICI et de l’entretien.

« Le secteur de la construction a connu une autre année de forte croissance en 2022, l’emploi global dépassant les niveaux d’avant la pandémie, affirme Clyde Scollan, président de ConstruForce Canada. Plus de 1,5 million de Canadiens, soit environ un travailleur sur 13, travaillent dans le secteur de la construction. Le défi consiste maintenant à gérer la demande, compte tenu du vieillissement de la population active. Ces dernières années, la croissance de l’emploi a dépassé celle de la population active. Ces tendances se sont associées pour amener le taux de chômage moyen du secteur de la construction à l’échelle nationale sous la barre des 5 % en 2022, et à un creux historique de 2,4 % en juillet. »

Bien que l’emploi en construction varie d’une année à l’autre en fonction de l’investissement, les conditions du marché du travail en 2022 ont été particulièrement difficiles à l’Île-du-Prince-Édouard, en Ontario, en Colombie-Britannique, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan. Ces provinces ont connu une augmentation de l’investissement dans les secteurs de la construction résidentielle et non résidentielle.

« Bien que les pressions du marché devraient s’atténuer dans le secteur de la construction résidentielle en 2023 et en 2024 à mesure que la demande de nouvelles habitations reculera en réponse aux taux d’intérêt, l’activité dans les secteurs de la construction non résidentielle de la plupart des provinces pourrait demeurer élevée jusqu’au milieu de notre période de prévision, étant donné le volume élevé de grands projets actuellement en cours dans de nombreuses régions du pays », explique Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada.

Les marchés de la construction devraient rester solides, en dépit d’un recul à court terme
Dans les provinces de l’Atlantique, l’activité de construction a atteint ou atteindra bientôt des sommets à court terme. Les secteurs de la construction résidentielle des différentes provinces reculeront d’abord avant de renouer avec la croissance entre 2024 et 2026, tandis que l’on s’attend à ce que la demande en rénovation demeure élevée. L’activité dans le secteur de la construction non résidentielle fluctuera au gré de divers projets de grande envergure, notamment la remise en état du barrage de Mactaquac au Nouveau-Brunswick, le réaménagement des installations de West White Rose à Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi que plusieurs projets d’ouvrages de génie civil et de soins de santé. Seuls la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick devraient connaître une croissance de l’emploi au cours de la période de prévision.

L’activité de construction au Québec sera influencée par des facteurs concurrents. Après une année solide en 2022, l’activité dans le secteur de la construction résidentielle de la province devrait décliner au cours de la période de prévision en raison de la baisse de la demande de nouvelles constructions. Le secteur de la construction non résidentielle sera soutenu à court terme par les travaux effectués dans le cadre de grands projets à Montréal et à Québec. La croissance fluctuera au cours des années suivantes à mesure que ces travaux prendront fin.

Au début de la période de prévision, le marché de la construction de l’Ontario affiche une bonne croissance. Bien que le rythme de l’activité de la construction résidentielle devrait ralentir en 2023 et en 2024 par rapport aux sommets précédents, il restera néanmoins élevé et renouera avec la croissance en 2025. Le secteur de la construction non résidentielle continuera d’être stimulé par un grand nombre de projets d’infrastructure majeurs et par une reprise prévue de la construction d’immeubles commerciaux. Le chômage devrait se maintenir à des niveaux historiquement bas ou proches de ceux-ci.

Au Manitoba, l’activité de construction non résidentielle a été soutenue par une série de projets d’infrastructure. Ces projets connaîtront des fluctuations tout au long de la période de prévision, l’investissement gouvernemental sera solide et le secteur commercial reprendra de la vigueur. Alors que les mises en chantier reculeront par rapport aux récents sommets, le secteur de la rénovation et de l’entretien est en voie de devenir le principal moteur de l’emploi dans le secteur de la construction résidentielle de la province.

Le secteur de la construction de la Saskatchewan devrait atteindre un sommet en 2027, soutenu par une forte croissance du secteur résidentiel après 2023, ainsi que par des projets nouveaux et en cours dans les secteurs de la fabrication, des services publics, de l’exploitation minière, de l’éducation et des soins de santé. Une population plus jeune contribuera à remplacer les travailleurs qui partent à la retraite.

Les prévisions pour l’Alberta en matière de construction sont influencées par des pressions concurrentes. Le secteur résidentiel, et en particulier le segment des nouvelles habitations, connaîtra une série de reculs jusqu’en 2032. Les fortes hausses de l’activité de rénovation au cours de la période de prévision devraient contribuer à compenser partiellement les pertes prévues. L’emploi dans le secteur de la construction non résidentielle, quant à lui, devrait atteindre un sommet en 2030 grâce aux grands projets en cours dans les secteurs des routes et des autoroutes, de la santé, de l’éducation, des immeubles commerciaux et industriels et du transport collectif, ainsi qu’à la croissance du secteur pétrolier et gazier.

Les prévisions pour le secteur de la construction en Colombie-Britannique sont marquées par des tendances variées. Le secteur résidentiel devrait se redresser rapidement après 2024 étant donné la baisse des taux d’intérêt et l’expansion du secteur de la rénovation. Au cours de la même période, l’activité dans le secteur non résidentiel fluctuera au rythme des travaux liés à plusieurs grands projets et sera soutenue par la croissance des travaux d’entretien.

« Dans de nombreuses provinces, les marchés du travail sont tendus, à tel point qu’il est devenu extrêmement difficile pour les entreprises de recruter des travailleurs dans d’autres régions ou même dans d’autres provinces, explique Bill Ferreira. La situation est compliquée par le départ à la retraite prévu de travailleurs plus âgés et expérimentés. Bien que les jeunes travailleurs soient certainement capables et bien formés, ils n’ont pas toutes les années d’expérience, les compétences et les connaissances des travailleurs plus âgés qu’ils remplacent. »

De nouvelles stratégies de recrutement s’imposent
Le perfectionnement de gens de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Le remplacement des travailleurs partant à la retraite exige habituellement plusieurs années de planification préalable afin d’éviter des lacunes sur le plan des compétences. D’ici 2032, les besoins globaux en matière d’embauche dans le secteur de la construction devraient être supérieurs à 299 000 travailleurs en raison du départ à la retraite d’environ 245 000 travailleurs (ce qui correspond à 20 % de la population active de 2022) et de la croissance de la demande, qui s’établira à plus de 54 000 travailleurs.

Selon les tendances antérieures, le secteur canadien de la construction devrait attirer quelque 237 800 nouveaux venus provenant de la population locale âgée de 30 ans ou moins, de sorte qu’il pourrait rester un écart de plus de 61 000 travailleurs à combler. Il est évident qu’un engagement continu en matière d’apprentissage, tant pour les métiers à certification obligatoire que pour les métiers à certification non obligatoires, sera nécessaire pour s’assurer d’avoir un nombre suffisant de gens de métier compétents afin de maintenir une population active qualifiée à long terme.

« Le secteur de la construction s’efforce de constituer une population active plus diversifiée et plus inclusive. Des efforts sont déployés pour accroître le recrutement de personnes appartenant à des groupes traditionnellement sous-représentés dans la population active de la province, comme les femmes, les Autochtones et les nouveaux arrivants au Canada. Il est essentiel de mieux faire connaître les formidables possibilités de carrière qui s’offrent à ces personnes dans le secteur de la construction pour que celui-ci soit en mesure de répondre à ses besoins futurs en matière de main-d’œuvre », affirme Sean Strickland, vice-président de ConstruForce Canada.

En 2021, quelque 199 600 femmes travaillaient dans le secteur de la construction au Canada. Parmi elles, 27 % travaillaient directement sur les chantiers. Or, des 1,16 million de personnes de métier œuvrant dans le secteur, les femmes ne représentaient que 5 % de la main-d’œuvre totale sur les chantiers.

La population autochtone du Canada est un autre groupe sous-représenté qui offre des possibilités de recrutement pour le secteur de la construction. En 2021, les Autochtones représentaient 5,1 % de la population active du secteur de la construction du Canada, ce qui constitue une légère baisse par rapport à la part de 5,2 % observée en 2016. Cette proportion est nettement supérieure à celle des travailleurs autochtones dans l’ensemble de la population active (4,1 %). Il serait possible d’accroître davantage le recrutement des travailleurs autochtones dans le secteur de la construction, étant donné que les travailleurs autochtones semblent prédisposés à y faire carrière et que la population autochtone est celle qui affiche la croissance la plus rapide au Canada.

Le secteur de la construction pourrait aussi devoir tirer parti des nouveaux arrivants au cours de la prochaine décennie pour répondre aux besoins prévus en main-d’œuvre du marché. Le Canada devrait accueillir en moyenne plus de 444 600 nouveaux immigrants internationaux chaque année entre 2023 et 2032. Cela fera des nouveaux arrivants un segment croissant de la population active globale. La population active nationale du secteur de la construction était composée d’environ 18 % de nouveaux arrivants en 2021. Ce pourcentage est nettement inférieur à la part globale des nouveaux arrivants dans la population active totale (27 %).

La hausse du taux de participation des femmes, des Autochtones et des nouveaux arrivants aiderait énormément le secteur de la construction du Canada à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre futurs.

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. ConstruForce Canada a pour mandat de répondre aux besoins du marché du travail en matière de perfectionnement professionnel dans le secteur de la construction et de l’entretien. Dans le cadre de ses activités, ConstruForce travaille avec des intervenants clés du secteur, notamment des entrepreneurs, des promoteurs, des fournisseurs de main-d’œuvre et de formation ainsi que des gouvernements afin de déterminer les tendances de l’offre et de la demande qui auront une incidence sur la capacité de la population active, et soutient les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur. ConstruForce dirige également des programmes et des initiatives qui favorisent l’accroissement des compétences et de la productivité de la main-d’œuvre, l’amélioration des modalités de formation, l’offre d’outils relatifs aux ressources humaines aidant à l’adoption de pratiques exemplaires ainsi que d’autres initiatives à valeur ajoutée visant à répondre aux besoins de la population active du secteur en matière de perfectionnement professionnel. Visitez www.construforce.ca.

Renseignements :

Bill Ferreira
Directeur général
ConstruForce Canada
ferreira@construforce.ca
613-569-5552, poste 2220

Clyde Scollan
Président
ConstruForce Canada
604-802-0856

Sean Strickland
Vice-président
ConstruForce Canada
613-236-0653

Financé par le Programme de solutions pour la main-d’œuvre sectorielle du gouvernement du Canada.