VIENNE, AUTRICHE--(Marketwired - 5 décembre 2016) - Les efforts visant à contrôler le tabac en tant que menace pour la santé publique se sont intensifiés alors que des médecins et des défenseurs de la santé publique se sont unis afin de repousser les menaces posées par les entreprises de tabac via des actions de sensibilisation, des reformes de pension et de santé publique. Aujourd'hui, des défenseurs de la santé publique provenant du Brésil, de Malaisie, d'Irlande, d'Australie et d'Uruguay ont présenté plusieurs stratégies qui se sont avérées efficaces pour enrayer la menace mondiale posée par les entreprises de tabac lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion de la 17e Conférence mondiale sur le cancer du poumon (WCLC) de l'IASLC.
En tant que jeune médecin traitant des patients atteints du cancer du poumon au Peter MacCallum Cancer Centre de Melbourne, en Australie, le docteur Bronwyn King a été épouvantée par l'impact de la cigarette sur ses patients, dont un grand nombre avait commencé à fumer étant enfant. Toutefois, sa surprise a augmenté lorsqu'elle a découvert que le fonds de pension de son hôpital avait investi son argent dans des produits du tabac, ceux-là mêmes qui tuaient ses patients.
" Lorsque j'ai découvert que, via mon fonds de pension obligatoire, j'investissais dans plusieurs compagnies de tabac, et que j'étais propriétaire d'une fraction de ces entreprises, il m'était impossible de ne rien faire, je me devais de réagir ", a-t-elle déclaré.
C'est à cette fin que le Dr King a fondé Tobacco Free Portfolios en vue de collaborer avec les leaders du secteur financier et de promouvoir des investissements sans tabac. Elle s'est vite rendue compte que les directeurs financiers étaient eux-aussi alarmés par l'ampleur du problème du tabac et ils ont véritablement repensé le rôle qu'ils peuvent jouer dans la réponse à ce problème crucial au niveau mondial.
" Grâce à cela, il existe désormais 35 fonds de pension sans tabac en Australie, soit un peu plus de 40 % de la totalité des fonds. Il y en aura bientôt beaucoup plus et chaque annonce d'élimination du tabac est accueillie par un énorme soutien du public ", a-t-elle poursuivi.
En Irlande, l'industrie du tabac a prétendu que la fumée de tabac ambiante était inoffensive pour la santé publique, mais le gouvernement irlandais a rejeté cette allégation et a introduit une interdiction complète du tabac sur le lieu de travail, qui comprend les bars, les restaurants, les salles de bingo et les casinos, selon le Dr Luke Clancy du TobaccoFree Research Institute de Dublin. L'Irlande était le premier pays à adopter une interdiction nationale.
" L'interdiction de fumer de 2004 en Irlande s'est avérée avoir un impact positif sur la santé publique et a servi de modèle pour les autres pays européens ", a déclaré le Dr Clancy du TobaccoFree Research Institute de Dublin.
M. Clancy a indiqué que la planification et l'investissement ont été rentables, car l'interdiction nationale de fumer en Irlande a été associée à une réduction du taux de mortalité précoce. Des études sur les effets de l'interdiction de fumer ont révélé une diminution de 13 % du taux de mortalité toutes causes confondues, une baisse de 26 % de la cardiopathie ischémique, une réduction de 32 % des accidents vasculaires cérébraux et un recul de 38 % des maladies pulmonaires obstructives chroniques.
Alors que les docteurs King et Clancy luttent contre le tabagisme dans leur propre pays, le Dr Zarihah Zain du Lincoln University College Malaysia examine minutieusement les accords de commerce mondiaux afin de s'assurer que les produits de tabac soient traités comme des produits dangereux et présentant un risque de dépendance.
" Le principal objectif de tout accord de commerce mondial est d'encourager la libre circulation des biens et services entre des pays via l'élimination de toutes formes d'entraves tarifaires et non-tarifaires. Toutefois, lorsque ce principe s'applique aux produits de tabac, la santé publique peut être touchée au sein des pays régis par ces mêmes accords, a expliqué le Dr Zain.
Le tabac n'est semblable à aucune autre marchandise légale : il présente un risque de dépendance élevé, cause la mort, précipite le développement de maladies débilitantes graves et représente environ 30 % de toutes les incidences de cancer. Une industrie comme celle du tabac ne devrait bénéficier d'aucun privilège et ne devrait pas pouvoir profiter des accords de commerce pour générer des profits plantureux au détriment de la santé publique ", a conclu le Dr Zain.
La lutte antitabac est l'une des stratégies de santé publique les plus rentables, et le tabac est le seul produit légal de consommation qui fait l'objet d'une loi internationale visant à limiter l'offre et la demande via la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). Cependant, Mme Zain a fait remarquer que de nombreux accords de libre-échange contiennent des clauses susceptibles de surpasser la Convention-cadre de l'OMS.
Vera da Costa e Silvan, de la Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac, a entamé la conférence de presse par un aperçu mondial de la lutte contre le tabac et des initiatives visant à contrer les efforts entrepris par les entreprises de tabac en vue de créer des accords de commerce nocifs pour la santé publique.
" J'espère que chaque personne à travers le monde n'aura bientôt plus à être exposée à la fumée de tabac et que les gens profiteront de bars, de restaurants et d'installations publiques sans fumée ", a-t-elle annoncé.
La lutte antitabac joue un rôle important à la 17e Conférence mondiale sur le cancer du poumon de l'IASLC. L'IASLC est fière de disposer d'un comité composé d'experts en lutte antitabac mondialement renommés provenant de nombreux pays.
Pour tout complément d'information, veuillez consulter le site http://wclc2016.iaslc.org/.
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