TORONTO, 06 avr. 2020 (GLOBE NEWSWIRE) -- En cette période incertaine, où l’accès à des informations exactes est indispensable à notre survie individuelle et collective, la grande majorité des Canadiens font confiance au journalisme professionnel, plutôt qu’aux plateformes de médias sociaux non réglementées comme Facebook. De plus, vu les mises à pied et fermetures liées à la COVID-19 dans l’industrie des médias, une nette majorité de gens estiment que le gouvernement fédéral doit traiter la crise des médias comme une urgence. Ce ne sont là que quelques-uns des résultats d’un nouveau sondage Nanos commandé par les AMIS, qui vient d’être publié ce matin.
« Beaucoup des organes de presse les plus importants au pays sont confrontés à une fermeture imminente, même avec les crédits d’impôt et les subventions salariales proposés par le gouvernement. Il s’agit d’une urgence extrême, et la population veut qu’Ottawa intervienne rapidement pour empêcher l’extinction massive de ces institutions dignes de confiance », affirme Daniel Bernhard, directeur général des AMIS.
Sept Canadiens sur dix appuient (26 %) ou appuient en partie (41 %) l’envoi d’aide financière fédérale aux fournisseurs de nouvelles en difficulté pour éviter leur fermeture. Le sondage a également révélé que plus de sept Canadiens sur dix appuient (41 %) ou appuient en partie (31 %) une augmentation du financement de Radio-Canada pour permettre à la société de diffuser davantage de nouvelles et d’informations locales.
Même avant les perturbations économiques majeures engendrées par la COVID-19, la survie des médias canadiens était gravement menacée. Plus de 250 journaux ont fermé leurs portes au cours des dix dernières années, et des milliers d’emplois en journalisme ont été perdus. Depuis le début des mesures de confinement liées à la COVID-19, près de 500 personnes travaillant pour les médias canadiens ont été mises à pied. Selon beaucoup de gens dans l’industrie, nous sommes à quelques semaines de la disparition massive de nos médias si le gouvernement fédéral n’apporte aucun soutien.
« Notre démocratie et notre avenir en tant que pays indépendant sont en jeu. Un pays où les gens ne peuvent pas se parler est un pays qui cesse d’exister. Si nous perdons nos médias, nous perdons notre pays », prévient Bernhard.
Les AMIS proposent de mettre en place un fonds de stabilisation d’urgence pour le journalisme. La CBC se servirait de ce fonds pour payer les médias privés afin que ceux-ci produisent des nouvelles et de l’information de manière indépendante. Ces informations pourraient alors être utilisées par toute organisation médiatique, y compris celle ayant produit lesdites informations. Cette mesure empêcherait les journalistes de recevoir des paiements directement des gouvernements qui font l’objet de leurs reportages. D’autre part, il est plus que temps qu’Ottawa procède à des changements structurels pour empêcher les géants du Web étrangers, comme Facebook et Google, de dominer injustement le marché publicitaire, une situation qui nuit directement au journalisme d’ici.
« Les Canadiens se sont clairement exprimés : lorsque les enjeux sont aussi importants qu’en ce moment, les journalistes professionnels sont les seuls à qui l’on peut faire confiance pour obtenir la vérité », constate Bernhard. « Il est temps qu’Ottawa mette fin aux avantages injustes et aux politiques fiscales préférentielles, qui aident des compagnies peu fiables, comme Facebook, à détruire les salles de presse canadiennes. »
Près des trois quarts (74 %) des Canadiens estiment que le contenu diffusé sur les plateformes de médias sociaux comme Facebook est moins fiable que les informations publiées par les médias traditionnels. 10 % des gens croient que les informations publiées sur les médias sociaux sont aussi exactes que les informations publiées par les médias traditionnels. 4 % des répondants croient que les informations publiées sur les médias sociaux sont plus fiables que celles des médias traditionnels.
Le sondage Nanos démontre que la plupart des Canadiens croient qu’il est aussi important (24 %) ou encore plus important (57 %) d’avoir un radiodiffuseur public national fort et indépendant, étant donné le déclin qu’a connu la presse imprimée au cours de la dernière décennie.
« L’annulation récente par la CBC des bulletins locaux télévisés démontre toute la fragilité de cette précieuse institution, qui a subi des coupures pendant une génération entière. Les citoyennes et citoyens du Canada veulent qu’Ottawa donne à la CBC et à Radio-Canada les ressources nécessaires pour fournir des informations locales, exactes et à jour, à toutes les régions de notre vaste pays », constate Bernhard.
Ces observations sont basées sur un sondage aléatoire hybride effectué par téléphone (lignes terrestres et cellulaires) et en ligne entre le 30 mars et le 2 avril 2020, auprès de 1 036 Canadiennes et Canadiens, âgés de 18 ans ou plus, dans le cadre d’une enquête omnibus. La marge d’erreur de ce sondage est de ±3.1 points de pourcentage, 19 fois sur 20. L’enquête, commandée par les AMIS de la radiodiffusion, a été effectuée par la firme Nanos Research.
Les AMIS de la radiodiffusion forment un organisme de surveillance et de revendication en faveur de la radiodiffusion publique, du récit et du journalisme canadien. Les AMIS est un organisme non partisan qui n’est affilié à aucun diffuseur.
Pour consulter le rapport complet du sondage Nanos, visitez les-amis.ca/covid-urgence-mediatique
Pour plus de renseignements :
Jim Thompson
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