OTTAWA, 21 juill. 2020 (GLOBE NEWSWIRE) -- Un rapport publié aujourd’hui par Oceana Canada révèle qu’un ralentissement volontaire mis en place par Transport Canada cette année est largement ignoré par les navires. Cette mesure vise à protéger les baleines noires, gravement menacées, contre les collisions avec les navires dans le détroit de Cabot. La vitesse élevée des navires augmente le risque pour les baleines noires de l’Atlantique Nord d’être tuées par collision – l’une des principales causes de mortalité.
Les baleines noires de l’Atlantique Nord font partie des mammifères marins les plus gravement menacés sur la planète, alors qu’il ne reste plus qu’environ 400 individus. Cette espèce a été désignée comme “en danger critique” par l’International Union for Conservation of Nature plus tôt ce mois-ci, reflétant leur risque extrêmement élevé d’extinction. En juin, un baleineau a été trouvé mort au large des côtes du New Jersey, probablement suite à une collision avec un navire. En janvier dernier, un autre baleineau a été trouvé mort au large des côtes de la Géorgie ; les blessures qu’il a subies suite à une collision avec un navire lui ont été présumées fatales. Les collisions avec les navires et les empêtrements dans les engins de pêche sont les deux plus grandes menaces pour cette espèce, et le nombre total de décès dépasse celui des naissances. Au moins 31 baleines noires de l’Atlantique Nord ont été retrouvées mortes depuis 2017, dont 21 en eaux canadiennes. Oceana Canada exhorte Transport Canada à passer à l’action en imposant une limite de vitesse obligatoire dans le détroit de Cabot, un passage important pour ces baleines en route vers leurs aires d’alimentation estivales.
Le rapport d’Oceana Canada, intitulé, Un passage dangereux, démontre l’urgence et la nécessité d’un ralentissement volontaire. À l’aide de données issues de Global Fishing Watch, une composante d’un nouvel outil intitulé Ship Speed Watch,* Oceana Canada a surveillé la vitesse des navires dans le détroit de Cabot du 28 avril au 15 juin 2020. Durant ces 49 jours, Transport Canada a demandé aux navires de plus de 13 mètres de ralentir à une vitesse de 10 nœuds. Très peu d’entre eux ont respecté cette demande ; 67 % des navires (soit 464 sur 697) voguaient au-delà de la limite de 10 nœuds, certains navires allant jusqu’à 20 nœuds et même plus. Des études ont démontré qu’en ralentissant à moins de 10 nœuds dans les secteurs où les baleines peuvent être présentes, on peut réduire de 86 % la létalité des collisions.
À la lumière de ces résultats, Oceana Canada demande de toute urgence à Transports Canada de faire passer immédiatement de volontaire à obligatoire la zone de ralentissement dans le détroit de Cabot, avec un contrôle et une surveillance accrus afin de mieux comprendre quand et où les baleines sont présentes. La mesure volontaire actuelle redeviendra en vigueur du 1er octobre au 15 novembre 2020. En date de juillet, 90 baleines noires de l’Atlantique Nord ont été aperçues dans le golfe du Saint-Laurent.
CITATIONS :
Kim Elmslie, Directrice de campagne, Oceana Canada :
« Nous savons déjà que le ralentissement des navires augmente la probabilité de survie des baleines lors de collisions. Pour augmenter les chances de survie de cette espèce, nous devons rendre le ralentissement obligatoire plutôt qu’optionnel. Transport Canada doit immédiatement implanter un ralentissement obligatoire dans le détroit de Cabot afin de protéger les baleines noires de l’Atlantique Nord, gravement menacées. Dans une industrie où la vitesse représente souvent un avantage concurrentiel, nous ne craignons qu’un ralentissement volontaire ne dissuade les navires à se conformer et récompensent ceux qui ne le font pas. Une limite de vitesse obligatoire rendrait la situation équitable pour tous… et, encore plus important, contribuerait à prévenir d’autres morts de baleines. »
Whitney Webber, Directrice de campagne, Oceana États-Unis :
« Ship Speed Watch permet au public, aux décideurs et au gouvernement de suivre la vitesse des navires en temps quasi réel dans les zones de vitesse établies pour protéger les baleines noires de l'Atlantique Nord. Depuis beaucoup trop longtemps, nous ne pouvions qu’espérer que les navires respectent les restrictions de vitesse. Avec Ship Speed Watch, nous constatons clairement que les navires ignorent les zones de ralentissement, mises en place pour protéger cette espèce gravement menacée. Pour protéger les baleines noires de l'Atlantique Nord, nous devons accroître les zones de restrictions de vitesse obligatoires qui forcent les navires à ralentir lorsque des baleines sont présentes le long de leurs routes migratoires. Les États-Unis et le Canada doivent agir maintenant pour protéger cette espèce avant qu'il ne soit trop tard. »
À propos de Ship Speed Watch :
Ship Speed Watch est un outil novateur d’Oceana qui est lancé auprès du grand public aujourd’hui. Cet outil permet à ses utilisateurs de consulter la vitesse et la position des navires, en temps quasi réel, dans les secteurs fréquentés par les baleines noires de l’Atlantique Nord le long de la côte Est du Canada et des États-Unis. L’outil utilise l’autodéclaration des données des navires pour afficher leur emplacement, leur vitesse ainsi que les zones de restrictions de vitesse actives, tant volontaires qu’obligatoires. Il permet aussi de recueillir des informations complémentaires sur d’autres mesures en place pour protéger cette espèce menacée. Lorsqu’elles sont obligatoires et contrôlées, les zones à restrictions de vitesse peuvent contribuer à prévenir les collisions mortelles avec les navires – l’une des deux causes principales de blessures et de mort chez les baleines noires. Ship Speed Watch a été développé à partir des données du système d’identification automatique des navires (AIS) de Global Fishing Watch, un organisme indépendant à but non lucratif fondé par Oceana en partenariat avec Google et SkyTruth, qui utilise une technologie de pointe pour interpréter les données provenant de différentes ressources de suivi des navires.
Pour consulter le rapport complet d’Oceana Canada, visitez https://oceana.ca/fr/publications/reportages/un-passage-dangereux-une-vitesse-de-10-noeuds-doit-etre-rendue-obligatoire. Pour en savoir plus sur la campagne binationale d'Oceana pour la protection des baleines noires de l'Atlantique Nord, veuillez visite www.oceana.org/RightWhaletoSave.
*Ship Speed Watch utilise les informations sur les navires issues de la base de données Global Fishing Watch. Ces données sont transmises à partir du système d’identification automatique (AIS) des navires, recueillies par satellite et récepteurs terrestres. Des appareils AIS défectueux, des erreurs humaines, des manipulations intentionnelles, des secteurs achalandés, une mauvaise réception satellite et des défauts de transmission sont autant de facteurs qui contribuent au bruit et aux erreurs dans les données AIS ; ces inexactitudes peuvent parfois se refléter dans la vitesse et la localisation d'un navire. Les exploitants de navires peuvent accidentellement ou délibérément entrer de fausses informations dans l'AIS de leur navire, dissimulant ainsi leur identité ou leur localisation. Dans les secteurs achalandés comme les ports, le nombre très élevé de transmissions radio peut encombrer la bande passante des récepteurs satellites et terrestres, ce qui entraîne aussi des inexactitudes. Pour ces raisons, les informations provenant de Ship Speed Watch doivent être utilisées à vos propres risques.
Oceana est la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Oceana contribue à rebâtir l’abondance et la biodiversité des océans en influençant les politiques fondées sur la science dans les pays qui contrôlent un tiers des prises de poissons sauvages du monde. Avec plus de 225 victoires qui ont permis de mettre fin à la surpêche, à la destruction et la pollution des habitats, et à la mort d’espèces comme les tortues et les requins, Oceana mène des campagnes qui donnent de véritables résultats. Le rétablissement des océans signifie qu’un milliard de personnes pourraient profiter d’un repas sain venant de la mer, et ce chaque jour jusqu’à la fin des temps. Ensemble, nous pouvons sauver les océans et aider à nourrir le monde entier. Visitez www.usa.oceana.org (en anglais) pour en savoir plus.
Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les efforts de sensibilisation d’Oceana Canada ont notamment contribué à mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En assurant la restauration des océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir.
Contacts: (Canada) Tammy Thorne, tthorne@oceana.ca, 437-247-0954, et Lamia Charlebois, rp@lamiacharlebois.com, 514 581.5831; (É.U.) Megan Jordan, mjordan@oceana.org, 703-401-3004. Lien vers la trousse média.
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