MONTRÉAL, 08 sept. 2020 (GLOBE NEWSWIRE) -- La Société canadienne du sang et le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 du Canada publient aujourd’hui les résultats finaux d’une étude sur la séroprévalence de l’infection au SRAS-CoV-2 menée en collaboration par neuf provinces. Cette analyse, effectuée sur 37 373 échantillons sanguins provenant de centres de collecte de sang du Canada entier (à l’exception du Québec et des territoires), a révélé que moins de 1 % des échantillons de donneurs de sang canadiens étaient positifs aux anticorps contre le nouveau coronavirus. Les échantillons de sang ont été prélevés entre le 9 mai et le 18 juin 2020. Les analyses ont été financées par le gouvernement du Canada, par l’intermédiaire de son Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19.
La présence d’anticorps est un important indicateur d’une infection antérieure. Généralement, on peut détecter les anticorps moins de deux semaines après le début de l’infection. Ces résultats laissent donc croire qu’à la fin du mois de mai, seulement 0,7 % des Canadiens en bonne santé avaient été exposés au SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19.
« Nous savons que ces résultats pourraient constituer une sous-estimation de la véritable séroprévalence, et ce, pour deux raisons, déclare la professeure Catherine Hankins, coprésidente du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19. Premièrement, les taux d’anticorps diminuent rapidement et pourraient être revenus à zéro chez certaines personnes au moment de l’analyse. Deuxièmement, poursuit-elle, les donneurs de sang sont habituellement soucieux de leur santé et en meilleure santé que la population générale. Toutefois, ces résultats nous indiquent une fois de plus à quel point les Canadiens infectés par le SRAS-CoV-2 étaient peu nombreux à la fin mai. Cela démontre que quand tous les intervenants, en particulier les citoyens, respectent les bonnes pratiques en matière de santé publique, le risque d’infection baisse considérablement », conclut-elle.
Cela dit, compte tenu de l’augmentation du nombre de cas de COVID-19 que l’on constate en ce moment dans certaines régions du pays, ces conclusions mettent aussi en évidence la nécessité de rester vigilants. « Les données mondiales indiquent que les taux d’infection dans la population générale estimés à partir de la présence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 sont supérieurs d’environ 50 % à ceux mesurés dans les échantillons de sang de donneurs. Cependant, même en doublant ou en triplant les estimations tirées de cette étude, la probabilité que le taux d’immunité de la population soit assez élevé pour ralentir une deuxième vague de COVID-19 est faible, voire nulle, explique le professeur David Naylor, coprésident du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19. C’est pourquoi il est important d’augmenter les capacités de dépistage et de recherche des contacts dans tout le pays, afin de réduire les risques dans des environnements comme les milieux de travail et les écoles et d’interrompre rapidement toute chaîne de transmission pour éviter la propagation de la maladie. »
« Les résultats confirment également que la séroprévalence est faible dans toutes les provinces et villes du Canada, souligne Sheila O’Brien, directrice adjointe, Épidémiologie et surveillance, à la Société canadienne du sang. C’est à l’Île-du-Prince-Édouard et au Nouveau-Brunswick que la séroprévalence est la plus faible, avec des résultats respectifs de 0 % et 0,26 %, tandis que l’Ontario présente la séroprévalence la plus élevée (0,96 %). » (Voir le tableau 1 pour une comparaison des provinces.) Même si le Québec ne fait pas partie de l’étude de la Société canadienne du sang, c’est cette province qui présente la séroprévalence la plus élevée au pays à l’heure actuelle : récemment, Héma-Québec a annoncé que son étude de séroprévalence avait démontré que 2,23 % des donneurs de sang québécois auraient été infectés par le virus de la COVID-19.
« En examinant certaines villes du pays, on constate qu’Ottawa présente le pourcentage le plus élevé de personnes ayant des anticorps contre le SRAS-CoV-2, avec une séroprévalence de 1,29 %. À Toronto, la séroprévalence est de 1,07 %, tandis que c’est à Edmonton que le pourcentage de résultats positifs est le plus bas, c’est-à-dire 0,38 % », indique le professeur Timothy Evans, directeur administratif du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19. (Voir le tableau 2 pour une comparaison de certaines villes.)
« La Société canadienne du sang était dans une position privilégiée pour aider le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à réaliser la première étude de séroprévalence au Canada, grâce à ses infrastructures, à son expérience et à son expertise. De plus, notre bassin de donneurs est assez représentatif des Canadiens en bonne santé dont l’âge se situe entre 17 et 60 ans, explique le Dr Graham Sher, chef de la direction de la Société canadienne du sang. Nous sommes fiers de contribuer ainsi à la lutte contre la COVID-19 au Canada. » En collaboration avec la Société canadienne du sang et Héma-Québec, le Groupe de travail poursuivra la validation des résultats de l’étude en effectuant d’autres tests de détection d’anticorps sur des échantillons de donneurs de sang au cours des semaines à venir.
AU SUJET DU PARTENARIAT
Lorsque le gouvernement fédéral a mis sur pied le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à la fin d’avril 2020, la Société canadienne du sang et Héma-Québec ont offert leur aide. La Société canadienne du sang et Héma-Québec analysent régulièrement les dons de sang et les deux organismes participent aussi régulièrement et activement à différents programmes de recherche éthique comme celui-ci.
Bien que les critères d’admissibilité fassent en sorte que les donneurs de sang sont en bonne santé, il faut faire preuve de prudence lorsqu’il s’agit d’extrapoler les résultats à l’ensemble des Canadiens adultes en bonne santé. En effet, les donneurs de sang font un don de façon volontaire, l’accès à un centre de collecte de sang peut être restreint dans certaines régions et la proportion d’aînés parmi les donneurs de sang est inférieure à celle de la population générale.
AU SUJET DU GROUPE DE TRAVAIL SUR L’IMMUNITÉ FACE À LA COVID-19
Le gouvernement du Canada a créé à la fin avril 2020 le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 pour mesurer l’ampleur de la propagation du coronavirus au Canada dans la population générale ainsi que dans des populations prioritaires. Le groupe de travail vise aussi à faire la lumière sur les réponses immunitaires au SRAS-CoV-2 dans une diversité de communautés, de tranches d'âge, de populations et de groupes professionnels à travers le pays. Le Groupe de travail produira cette information essentielle grâce à la contribution d’experts provenant d’hôpitaux et d’universités canadiens et à une collaboration étroite avec les autorités de santé publique provinciales et territoriales. Pour en savoir plus, consultez le site https://www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/
AU SUJET DE LA SOCIÉTÉ CANADIENNE DU SANG
La Société canadienne du sang est un organisme de bienfaisance sans but lucratif. Sa dimension nationale, son infrastructure et son mode de gouvernance en font une organisation unique dans le milieu canadien de la santé. Réglementée par Santé Canada en tant que fabricant de produits biologiques et financée principalement par les ministères de la Santé des provinces et des territoires, elle offre des services dans les domaines du sang, du plasma et des cellules souches pour le compte des gouvernements provinciaux et territoriaux, sauf celui du Québec. Elle gère également le Registre canadien de transplantation, qui facilite l’échange d’organes et la coordination des programmes connexes à la grandeur du pays. La Société canadienne du sang est la chaîne de vie du Canada. Pour en savoir plus, consultez le site blood.ca/fr
RENSEIGNEMENTS AUX MÉDIAS
Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
Caroline Phaneuf
caroline@carolinephaneuf.com/ info@covid19immunitytaskforce.ca
514-778-5092
Société canadienne du sang
media@blood.ca
1-877-709-7773
TABLEAU 1 Séroprévalence de l’infection au SRAS-CoV-2 par province (%)
Colombie-Britannique | 0,50 |
Alberta | 0,37 |
Saskatchewan | 0,46 |
Manitoba | 0,56 |
Ontario | 0,96 |
Nouveau-Brunswick | 0,26 |
Nouvelle-Écosse | 0,36 |
Île-du-Prince-Édouard | 0,00 |
Terre-Neuve-et-Labrador | 0,29 |
Globale | 0,70 |
*Une étude récente d’Héma-Québec a révélé une séroprévalence de 2,23 % au Québec.
TABLEAU 2 Séroprévalence de l’infection au SRAS-CoV-2 par ville (%)
Vancouver | 0,60 |
Calgary | 0,43 |
Edmonton | 0,38 |
Ottawa | 1,29 |
Toronto | 1,07 |
* L’étude d’Héma-Québec a révélé une séroprévalence de 3,05 % à Montréal et Laval.
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