Une étude révèle que les enfants et les jeunes affichaient les taux les plus élevés d’infection par le SRAS-CoV-2 au Canada avant la troisième vague

Les minorités visibles ont été deux fois plus susceptibles d’avoir contracté le virus


MONTRÉAL, 07 juill. 2021 (GLOBE NEWSWIRE) -- L’étude la plus représentative menée au Canada à ce jour pour déterminer combien de Canadiens ont des anticorps contre le SRAS-CoV-2, le virus causant la COVID-19, révèle qu’à peine 2,6 % d’entre eux, testés entre novembre 2020 et avril 2021, ont développé des anticorps à la suite d’une infection antérieure. De plus, 1 % des Canadiens avaient des anticorps à la suite de la vaccination, ce qui démontre que la vaccination n’était pas largement disponible pendant la période d’enquête. Cela porte donc à 3,6 % le pourcentage total de Canadiens dotés d’une certaine forme d’immunité avant la troisième vague. Ces données proviennent de l’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 (ECSAC) de Statistique Canada, réalisée en partenariat avec le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 (GTIC), l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) et Santé Canada (SC).

« Plus de 10 000 Canadiens âgés d’au moins un an de partout au Canada ont participé à cette étude en envoyant un échantillon de sang par l’entremise de gouttes de sang séché et en répondant à un questionnaire, ce qui en fait une étude très représentative de la population du pays, » explique Ron Gravel, directeur à Statistique Canada et responsable de l’étude. « L’étude comprend des données provenant des dix provinces et des trois territoires, de personnes des régions rurales et urbaines et de Canadiens en bonne santé ou non. »

« L’une des constatations les plus intéressantes est le fait que les personnes âgées — celles qui ne vivent pas en établissement de soins de longue durée — n’ont pas été les plus atteintes par le SRAS-CoV-2 au Canada, » explique la Dre Catherine Hankins, coprésidente du GTIC. « Les groupes d’âge plus jeunes — en particulier les enfants et les adolescents — présentaient des taux plus élevés d’anticorps dans le sang, suggérant une infection antérieure au SRAS-CoV-2. »

« Le taux global de séroprévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 s’élevait à 3,4 % chez les enfants et les jeunes âgés de 1 à 19 ans entre novembre et avril 2021, » explique M. Gravel. « Comme les vaccins n’avaient pas encore été distribués chez ce groupe d’âge au moment de l’enquête, presque tous ces enfants et jeunes avaient des anticorps à la suite d’une infection antérieure. En comparaison, on a constaté que 2,9 % des Canadiens âgés de 20 à 59 ans et 1,4 % des Canadiens âgés de 60 ans ou plus avaient développé des anticorps à la suite d’une infection antérieure. » Les estimations liées à la population canadienne âgée de 60 ans ou plus n’incluent pas les personnes qui vivent en établissement, comme dans une résidence pour personnes âgées ou un établissement de soins de longue durée.

Le taux global de séroprévalence d’anticorps (le pourcentage de personnes ayant des anticorps dans leur sang), y compris chez les Canadiens qui ont développé des anticorps à la suite de la vaccination et d’une infection antérieure, était plus élevé chez les adultes âgés de 20 à 59 ans (4,5 %). Chez les personnes âgées de 60 ans ou plus, le taux global de séroprévalence d’anticorps s’élevait à 2,1 %.

Les Canadiens appartenant à une minorité visible ont été plus touchés par le virus

Une proportion plus élevée de Canadiens appartenant à une minorité visible (4,3 %) ont développé des anticorps à la suite d’une infection antérieure, comparativement aux autres Canadiens (2,1 %). Cela a contribué à un taux global de séroprévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 plus élevé pour le groupe de personnes appartenant à une minorité visible (4,8 %), par rapport aux autres (3,3 %).

« Cette étude démontre que les personnes appartenant à une minorité visible ont eu plus de cas d’infection par le SRAS-CoV-2, » explique la Dre Hankins. « Les autorités de la santé publique, les groupes communautaires et les employeurs doivent continuer de concentrer leurs efforts pour s’assurer que les Canadiens appartenant à une minorité visible reçoivent deux doses de vaccin. »

De nombreux Canadiens ne savaient pas qu’ils avaient déjà été infectés

« Environ un Canadien sur trois (30,3 %) qui avait des anticorps dus à une infection par le SRAS-CoV-2 n'avait jamais subi de test PCR - un test par écouvillonnage du nez ou de la gorge pour détecter une infection active, » révèle M. Gravel. Parmi ceux-ci, 3 sur 4 (76,6 %) ont indiqué que c'était parce qu'ils n'avaient jamais eu de symptômes.

« Les infections asymptomatiques sont bien réelles, » affirme la Dre Hankins. « De nombreux Canadiens qui ont obtenu un résultat positif au test d’anticorps dus à une infection antérieure ne savaient pas qu’ils avaient eu la COVID-19. Ils auraient très facilement pu la transmettre à d’autres, bien que les chiffres ne nous disent pas combien de cas de transmission il y a eu. Cela renforce le fait que les mesures de distanciation physique et le port de masques ont été les meilleurs moyens de contrôler le virus, surtout avant la distribution généralisée de vaccins. »

Le taux de séroprévalence d’anticorps variait dans l’ensemble du pays

Avant la troisième vague, le pourcentage de Canadiens ayant développé des anticorps (la séroprévalence) à la suite d’une infection antérieure était le plus élevé en Alberta (4,0 %), suivi du Québec (3,2 %), de la Saskatchewan (2,9 %), de l’Ontario (2,5 %), du Manitoba (2,4 %) et de la Colombie-Britannique (1,6 %). Dans les provinces de l’Atlantique, la séroprévalence à la suite d’une infection antérieure n’était que de 0,5 %, tandis que le nombre de résidents des territoires ayant développé des anticorps à la suite d’une infection antérieure était trop faible pour produire une estimation statistique fiable.

En plus des Canadiens ayant développé des anticorps à la suite d’une infection antérieure, environ 33 % des adultes (âgés de plus de 20 ans) ayant obtenu un résultat positif au test d’anticorps avaient développé des anticorps à la suite de la vaccination.

Le taux de séroprévalence d’anticorps développés à la suite de la vaccination et d’une infection antérieure était plus élevé en Alberta (5,6 %), suivi du Québec (4,4 %), de la Saskatchewan (4.1 %), de l’Ontario (3,3 %), du Manitoba (3.1 %), de la Colombie-Britannique (2,4 %) et, enfin, des provinces de l’Atlantique (1,3 %).

Dans les territoires et la région de l’Atlantique, la plupart des personnes ont développé des anticorps à la suite de la vaccination. En raison du lancement précoce de la campagne de vaccination dans les territoires, environ un résident des territoires sur cinq (21.1 %) avait des anticorps contre le SRAS-CoV-2 à la suite de la vaccination.

« À aucun moment, le rôle de données fiables n'a été plus important pour obtenir de meilleurs résultats que pendant une pandémie, » a déclaré Anil Arora, statisticien en chef du Canada, qui dirige Statistique Canada. « Je tiens à remercier les Canadiens qui ont participé volontairement à cette enquête. Ils jouent un rôle essentiel pour faire avancer le développement de nouveaux outils de diagnostic, de traitements et de pratiques cliniques qui pourraient, en fin de compte, profiter à tous les Canadiens dans la lutte contre le COVID-19. »

Technologie de dépistage fabriquée au Canada

« Un autre aspect très intéressant de cette étude est l’utilisation de trousses pour le prélèvement des gouttes de sang séché, aussi appelé test par piqûre au doigt, » explique la Dre Hankins. « Ces trousses de test ont été envoyées à des dizaines de milliers de Canadiens dans les régions rurales et urbaines du pays afin qu’ils puissent fournir un échantillon de sang de leur domicile en se piquant le doigt d’une façon précise. Le GTIC a contribué à faire approuver l’utilisation de cette méthode de prélèvement des gouttes de sang séché au Canada. Cela était important parce que Statistique Canada et d’autres études n’auraient pas été en mesure de tester les Canadiens d’une manière aussi représentative s’ils avaient eu à prélever du sang de la façon traditionnelle au moyen d’une aiguille. »

Les échantillons de sang obtenus au moyen des trousses pour le prélèvement des gouttes de sang séché ont été analysés au laboratoire Gingras à Toronto et au laboratoire Langlois à Ottawa à l’aide d’essais (tests) de pointe élaborés au Canada.

Produits

Le tableau sur la séroprévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez les Canadiens (par groupe d’âge et par sexe) est maintenant disponible. Ce tableau fournit des estimations nationales ainsi que régionales ou provinciales du taux de prévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2 chez les Canadiens (par groupe d’âge et par sexe).

Séance de discussion ouverte à venir pour obtenir de plus amples renseignements

Le GTIC organise une séance de discussion ouverte, en collaboration avec Statistique Canada, à laquelle tous les Canadiens peuvent participer. Les présentateurs du GTIC et de Statistique Canada fourniront des données plus détaillées et expliqueront les modèles mis à jour du GTIC concernant la progression de l’immunité de la population tout au long de la pandémie. « Ces données éclaireront davantage les efforts de modélisation du GTIC, qui seront mis à jour pour la séance de discussion ouverte le 15 juillet », explique le Dr David Buckeridge, responsable scientifique de la gestion et de l’analyse des données pour le GTIC.

L’événement est gratuit et aura lieu le 15 juillet 2021, de midi à 13 h 00 (HAE), dans le cadre d’un webinaire Zoom. Pour vous inscrire, envoyez un courriel à media@covid19immunitytaskforce.ca .

À propos de Statistique Canada

Statistique Canada produit des statistiques qui aident les Canadiens à mieux comprendre leur pays, sa population, ses ressources, son économie, sa société et sa culture. Outre le Recensement que Statistique Canada effectue tous les cinq ans, il existe environ 350 enquêtes actives sur pratiquement tous les aspects de la vie au Canada. L’organisme a accéléré la collecte de données en réponse au besoin urgent de renseignements pour aider le pays à répondre aux répercussions sociales et économiques de la pandémie de COVID-19 au Canada et à s’en remettre.

Statistique Canada est fermement résolu à protéger la confidentialité de tous les renseignements qu’il recueille et à fournir en temps opportun de l’information utile et de haute qualité à tous les Canadiens.

À propos du Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19

Le gouvernement du Canada a mis sur pied le Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19 à la fin d’avril 2020. Ce dernier est supervisé par un groupe de dirigeants composé de bénévoles, qui comprend des scientifiques et des experts canadiens de premier plan provenant d’universités et d’établissements de soins de santé de partout au Canada, qui s’efforce de comprendre la nature de l’immunité découlant du nouveau coronavirus qui cause la COVID-19. À cette fin, le GTIC appuie de nombreuses études visant à déterminer l’étendue de l’infection par le SRAS-CoV-2 au Canada (dans la population générale ainsi que dans des communautés précises et des populations prioritaires), à comprendre la nature de l’immunité à la suite d’une infection, à élaborer de meilleures méthodes de test des anticorps, et à aider à surveiller l’efficacité et l’innocuité des vaccins au fur et à mesure qu’ils sont déployés partout au Canada. Le GTIC et son secrétariat travaillent en étroite collaboration avec un éventail de partenaires, y compris les gouvernements, les organismes de santé publique, les établissements, les organismes de santé, les équipes de recherche et d’autres groupes d’étude, et mobilisent les collectivités et les intervenants. Plus récemment, le GTIC fut approché pour appuyer la surveillance, l’efficacité et la sécurité des vaccins dans le cadre de son objectif global de générer des données et des idées qui éclairent les interventions visant à ralentir — et, à terme, à enrayer — la propagation du SRAS-CoV-2 au Canada. Pour obtenir de plus amples renseignements, consultez le site https://www.covid19immunitytaskforce.ca/fr/.

Personnes-ressources pour les médias

Groupe de travail sur l’immunité face à la COVID-19
media@covid19immunitytaskforce.ca
Rebecca Burns
Cellulaire : +1-438-871-8763
Caroline Phaneuf
Cellulaire : +1-514-444-4532

Statistique Canada – Relations avec les médias
Téléphone : +1-613-951-4636
Courriel : statcan.mediahotline-ligneinfomedias.statcan@canada.ca

Tableau 1         
Estimations nationales du taux de séroprévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2, par type de séroprévalence d’anticorps et par sexe   
          
SexePourcentage du taux global de séroprévalence d’anticorpsLimite inférieure de l’intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure de l’intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une infection antérieureLimite inférieure de l’intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure de l’intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une vaccinationLimite inférieure de l’intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure de l’intervalle de confiance de 95 %
Les deux sexes3.62.64.22.61.63.21.001.3
Hommes3.32.24.12.81.83.60.400.6
Femmes3.92.84.72.41.33.01.50.52.0

Note : Certaines estimations de séroprévalence peuvent ne pas s’additionner correctement en raison des arrondissements.

Tableau 2         
Estimations nationales du taux de séroprévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2, par type de séroprévalence d’anticorps et par groupe d’âge  
          
Groupe d’âgePourcentage du taux global de séroprévalence d’anticorps

Limite inférieure de l’intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure de l’intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une infection antérieureLimite inférieure de l’intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure de l’intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une vaccinationLimite inférieure de l’intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure de l’intervalle de confiance de 95 %
Tous les groupes d’âge3.62.64.22.61.63.21.001.3
De 1 à 19 ans3.42.24.63.32.14.5XXX
De 20 à 59 ans4.53.35.52.91.83.71.60.62.0
60 ans et plus2.11.02.71.40.41.90.701.2

X Données supprimées pour respecter les exigences en matière de confidentialité de la Loi sur la statistique.

Tableau 3         
Estimations provinciales ou régionales du taux de séroprévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2, par type de séroprévalence d’anticorps    
          
Province ou régionPourcentage du taux global de séroprévalence d’anticorpsLimite inférieure : intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure : intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une infection antérieureLimite inférieure : intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure : intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une vaccinationLimite inférieure : intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure : intervalle de confiance de 95 %
Canada3.62.64.22.61.63.21.001.3
Région de l’Atlantique1.30.31.80.500.70.901.3
Québec4.43.25.43.22.14.11.20.21.7
Ontario3.31.65.52.51.14.40.801.9
Manitoba3.11.84.52.41.23.60.701.5
Saskatchewan4.12.65.72.91.64.31.20.12.2
Alberta5.64.07.44.02.65.71.60.33.4
Colombie-Britannique2.41.13.91.60.52.90.801.7
Région des territoires21.117.625.0000.821.117.625.0

Note : Certaines estimations de séroprévalence peuvent ne pas s’additionner correctement en raison des arrondissements.

Tableau 4         
Estimations nationales du taux de séroprévalence d’anticorps contre le SRAS-CoV-2, par type de séroprévalence d’anticorps et par appartenance à une minorité visible  
          
Appartenance à une minorité visiblePourcentage global de séroprévalence d’anticorpsLimite inférieure : intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure : intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une infection antérieureLimite inférieure : intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure : intervalle de confiance de 95 %Pourcentage de séroprévalence d’anticorps développés à la suite d’une vaccinationLimite inférieure : intervalle de confiance de 95 %Limite supérieure : intervalle de confiance de 95 %
Fait partie d’un groupe de minorité visible4.83.16.84.32.66.30.501.2
Ne fait pas partie d’un groupe de minorité visible3.32.33.92.11.12.61.20.21.5