OTTAWA, 02 nov. 2021 (GLOBE NEWSWIRE) -- Oceana Canada demande au gouvernement fédéral et aux ministres Duclos, Ministre de la Santé; Murray, Ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne; et Bibeau, Ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire de prendre des mesures concrètes pour assurer la traçabilité des produits de la mer au Canada, du bateau jusqu’à la table, afin de prévenir la fraude et l’étiquetage trompeur, et d’empêcher les produits de la mer pêchés illégalement ou dans des conditions inhumaines d’entrer dans l’approvisionnement canadien.
Quelques jours avant le déclenchement des élections fédérales, le gouvernement a publié un document, ouvert aux commentaires du public jusqu’au 11 décembre, sur l’engagement de développer un tel système, pris dans le cadre de son mandat de 2019. Il est décourageant de constater qu’après presque deux ans de consultations et de retards, le gouvernement n’a pas présenté d’échéancier, d’étapes concrètes, ni de stratégie pour protéger les pêcheurs canadiens, les entreprises de produits de la mer, les consommateurs et nos océans contre les pertes économiques et environnementales associées aux produits mal identifiés et pêchés illégalement.
Le manquement du Canada à régler ce problème de toute urgence fragilise les consommateurs canadiens et les pêcheurs honnêtes. Une étude de marché, menée par Abacus Data pour Oceana Canada en 2020-21, a révélé que 95 % des Canadiens sont en faveur de la traçabilité des produits de la mer ; 86 % sont préoccupés par l’incapacité du gouvernement à s’attaquer à la représentation trompeuse des produits de la mer et la pêche illégale ; et 46 % disent qu’ils achèteront moins de produits de la mer - ou cesseront d’en acheter - après avoir pris connaissance des normes actuelles du Canada.
Ainsi, Oceana Canada demande aux nouveaux ministres de prioriser cet engagement en élaborant un système de traçabilité du bateau à la table obligatoire, complet et harmonisé à ceux de nos principaux partenaires commerciaux.
« Le Canada s’est engagé à mettre en place une traçabilité du bateau à la table et les nouveaux ministres Duclos, Murray et Bibeau ont l’occasion de mettre en place un processus concret pour y parvenir. Les produits de la mer comportent un risque élevé de fraude alimentaire ; cela inclut l’étiquetage erroné, mais aussi les produits illégaux qui se frayent un chemin dans l’approvisionnement. Les produits de la mer ne peuvent être réglementés de la même façon que les produits alimentaires provenant surtout du Canada et dont l’approvisionnement est plus court et moins complexe, comme les produits laitiers ou la volaille, » a déclaré Sayara Thurston, spécialiste de campagne contre la fraude des produits de la mer chez Oceana Canada.
À l’heure actuelle, le Canada n’exige pas que les produits de la mer importés fournissent les données nécessaires pour déterminer leur origine, leur légalité ou leur durabilité. La dernière enquête d’Oceana Canada sur la fraude des produits de la mer a révélé que 46 % des échantillons testés dans des restaurants et des épiceries de quatre grandes villes canadiennes faisaient l’objet d’une représentation trompeuse. Ces résultats démontrent, une fois de plus, que le Canada est aux prises avec un problème de fraude généralisé et non contrôlé en matière de produits de la mer, posant de graves risques pour les consommateurs, les pêcheurs honnêtes, les écosystèmes océaniques et toute notre économie des produits de la mer.
« 80 % des fruits de mer consommés par les Canadiens sont capturés ailleurs dans le monde, incluant des régions où les pratiques de gestion de la pêche sont laxistes. Les produits de la mer sont l’une des denrées alimentaires les plus commercialisées au monde, et leurs chaînes d’approvisionnement longues et complexes peuvent masquer la pêche illégale, la fraude et l’identification trompeuse ; les violations des droits de la personne ; tout comme des millions de dollars de recettes fiscales perdues pour l’économie légitime, » a ajouté Mme Thurston. « En ce moment, une espèce de poisson menacée peut être capturée par des esclaves modernes sur un navire de pêche illégale et se retrouver sur les rayons des supermarchés canadiens sans que les consommateurs puissent connaître sa véritable origine. Les Canadiens ont le droit de savoir que leurs produits de la mer sont sécuritaires, identifiés honnêtement et pêchés légalement. »
L’expérience d’autres régions, comme l’Union européenne et les États-Unis, démontre que les règlements de traçabilité sont efficaces pour mettre fin à la fraude et protéger les consommateurs ainsi que nos océans et les poissons sauvages. Le rapport 2020 d’Oceana Canada sur les pratiques de pêche illégale, non déclarée et non réglementée a révélé que la faiblesse des normes de traçabilité en approvisionnement des produits de la mer au Canada entraîne des pertes en recettes fiscales allant jusqu’à 93,8 millions de dollars par année, et des pertes de revenus allant jusqu’à 379 millions pour les travailleurs de l’industrie canadienne des produits de la mer. De plus, les Canadiens dépensent involontairement jusqu’à 160 millions annuellement en produits de la mer issus de la pêche illicite, non réglementée et non déclarée (INN), incluant des produits potentiellement pêchés par des victimes d’esclavage moderne.
Signez la pétition d’Oceana Canada sur l’engagement du gouvernement face à la traçabilité du bateau à la table avant la fin de la période de consultation publique, le 11 décembre 2021. Pour en savoir plus sur la campagne d’Oceana Canada visant à mettre fin à la fraude des produits de la mer, visitez le site oceana.ca/fr/ArreterLaFraude.
Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante qui fait partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les campagnes d’Oceana Canada ont notamment contribué à mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En assurant la restauration des océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir.
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