MONTRÉAL, 07 avr. 2022 (GLOBE NEWSWIRE) -- La Coalition québécoise sur la problématique du poids, Équiterre et la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé (CIENS) se désolent de l’octroi d’une subvention gouvernementale pouvant atteindre 3 millions de dollars pour augmenter la capacité de production de croustilles à l’entreprise PepsiCo.
Alors que le gouvernement s’est engagé à mettre au centre de ses décisions les besoins et la santé des Québécois.es, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) rate sa cible en investissant d’importantes sommes publiques dans la production d'aliments ultra-transformés peu nutritifs et nuisibles à la santé et à l'environnement. Rappelons qu’en 2017, le Québec s’est doté de la Politique bioalimentaire qui vise à promouvoir un secteur bioalimentaire prospère et durable, engagé dans l’amélioration de la santé. Plus récemment le ministre de la Santé indiquait que « la meilleure façon de baisser la demande sur les services hospitaliers est la prévention ».
Selon un sondage Léger réalisé en 2018 : 4 Québécois sur 5 souhaitent que le gouvernement cesse de subventionner les entreprises alimentaires dont les produits nuisent à la santé1. Les aliments ultra-transformés, comme les boissons sucrées, les croustilles, les produits de restaurations rapides, occupent une place démesurée dans l’assiette des Québécois.es et contribuent au développement de plusieurs maladies chroniques comme les maladies cardiovasculaires, les cancers et le diabète de type 2.
« C’est une question de bonne gestion des fonds publics. Les Québécois.es méritent une offre alimentaire plus saine et nutritive. Ainsi, les entreprises qui bénéficient de revenu public doivent être celles qui proposent les aliments que l’on veut voir au quotidien dans l’assiette des Québécois.es et non celles qui affectent leur santé et fragilisent notre système de soins. » souligne Corinne Voyer, Directrice de la Coalition québécoise sur la problématique du poids.
« Malgré l'attention accrue portée aux régimes alimentaires sains, à l'agriculture durable et à l'autonomie alimentaire au cours des dernières années au Québec et au Canada, notre système alimentaire continue d'incarner des contradictions qui menacent la santé, et le bien-être des humains et de la planète. Il est regrettable de voir les appuis gouvernementaux aller vers les aliments qui contribuent à un système alimentaire malsain » ajoute Malek Batal, PhD, Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé (CIENS) et directeur du Centre collaborateur de l’OMS sur la transition nutritionnelle et le développement (TRANSNUT) au Département de nutrition de l’Université de Montréal.
Les motifs invoqués par le gouvernement ne permettent pas de justifier cet investissement. « Le dernier rapport du GIEC nous rappelle qu'il faudra modifier notre régime alimentaire en profondeur pour répondre à l'urgence climatique. Ainsi, il faut utiliser nos sols de façon optimale pour obtenir des aliments nutritivement sains pour toutes et tous, et on ne peut pas se permettre de perdre des nutriments entre la terre et l'assiette. Financer une multinationale pour effectuer la transformation vers des aliments ultra-transformés, ce n'est pas l'autonomie alimentaire qu'on veut puisqu'elle n'est pas saine ni viable à long terme » conclut Carole-Anne Lapierre, Analyste Agriculture et systèmes alimentaires chez Équiterre.
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Malek Batal
Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé (CIENS) et directeur du Centre collaborateur de l’OMS sur la transition nutritionnelle et le développement (TRANSNUT) au Département de nutrition de l’Université de Montréal.
malek.batal@umontreal.ca
À propos de la Coalition québécoise sur la problématique du poids
Créée en 2006 et parrainée par l'Association pour la santé publique du Québec, la Coalition québécoise sur la problématique du poids est appuyée par plus de 700 partenaires issus de la santé, de la recherche, de l’environnement, de la nutrition, de l’activité physique, ainsi que des milieux municipal et scolaire. Son mandat est de revendiquer des modifications législatives, réglementaires et des politiques publiques, afin de favoriser la mise en place d’environnements facilitant les saines habitudes de vie, qui contribuent à prévenir les problèmes reliés au poids et les maladies chroniques. Pour plus de détails, cqpp.qc.ca.
À propos d’Équiterre
Équiterre travaille depuis bientôt 30 ans à rendre tangibles, accessibles et inspirantes les transitions vers une société écologique et juste. Par des projets de démonstration, d'éducation, de sensibilisation, de recherche, d'accompagnement et de mobilisation, Équiterre contribue à l’émergence de solutions sur le terrain, à la transformation des normes sociales et à l’adoption de politiques publiques pour concrétiser de nouvelles façon de se nourrir, de consommer et se déplacer. Pour plus de détails, equiterre.org.
À propos de la Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé
La Chaire de recherche du Canada sur les inégalités en nutrition et santé du Département de nutrition de l’Université de Montréal vise à révéler et redresser les inégalités profondes en matière de nutrition et santé entre les groupes sociaux et culturels au sein de la même société à travers des projets de recherche sur l’insécurité alimentaire, les problématiques nutritionnelles ou encore les maladies non-transmissibles liées à l’alimentation. Ces recherches sont menées pour soutenir la santé et la justice alimentaire parmi les populations marginalisées, qu'elles soient dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, ou dans les pays à revenu élevé. Pour plus de détails, ciens-malekbatal.com.
1 Sondage omnibus web effectué par Ipsos, pour le compte de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, auprès d’un échantillon représentatif de 1000 répondants du Québec, âgés de 18 ans et plus (du 24 au 28 septembre 2018).