L'industrie du plastique poursuit le gouvernement pour empêcher le Canada de réduire la pollution plastique

Le 7 mars prochain, Oceana Canada interviendra dans un procès qui pourrait freiner les progrès réalisés contre la pollution plastique au Canada


TORONTO, 01 mars 2023 (GLOBE NEWSWIRE) -- La lutte pour la réglementation de la pollution plastique se poursuit la semaine prochaine. En effet, les plus grands producteurs canadiens de plastique, dont Dow Chemical, Imperial Oil et NOVA Chemicals, soutenus par des associations pétrolières américaines et les gouvernements de l'Alberta et de la Saskatchewan, intentent un procès contre le gouvernement fédéral le 7 mars 2023. Ce groupe intente une action en justice afin d'annuler la désignation des articles fabriqués en plastique comme « toxiques » en vertu de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (LCPE) et d'interdire les mesures gouvernementales contre la pollution plastique, y compris la justification juridique soutenant l'interdiction des plastiques à usage unique introduite en 2022.

Chaque année, le Canada produit plus de quatre millions de tonnes de déchets plastiques; et chaque minute, l'équivalent d'un camion à ordures rempli de plastique pénètre dans les océans du monde. Il a été clairement démontré que les plastiques à usage unique, le type de pollution plastique le plus courant dans l'environnement, tuent la faune et provoquent des souffrances, des blessures et la mort de baleines, d'oiseaux de mer et d'autres animaux ; ils dégradent les écosystèmes et remontent dans notre chaîne alimentaire.

La mesure prise par le gouvernement fédéral en 2021 pour désigner les plastiques comme toxiques en vertu de la LCPE fut une première étape cruciale, qui confère au gouvernement le pouvoir de réglementer les plastiques afin de protéger l'environnement et la faune. Elle permet aussi au gouvernement fédéral d'interdire la fabrication, l'importation, la vente et l'exportation de six articles courants en plastique à usage unique (sacs, pailles, ustensiles, récipients de restauration, bâtonnets et anneaux pour emballages de boissons). La décision du gouvernement d'inscrire les plastiques sur la liste des substances toxiques s'appuie sur des preuves scientifiques solides et sur le soutien généralisé des Canadiens. Elle rejoint celle de plus de 50 autres pays qui ont adopté des lois pour lutter contre la pollution plastique.

« Alors que l'industrie du plastique se bat contre le progrès, elle n'apporte aucune solution concrète à la crise du plastique. Elle présente le recyclage comme une solution, tout en sachant pertinemment que moins de 9% des déchets plastiques sont recyclés. Pire encore, l'industrie suggère l'incinération des plastiques, une méthode qui génère des substances cancérigènes, comme une solution émergente aux déchets plastiques, » affirme Anthony Merante, responsable de la campagne sur les plastiques pour Oceana Canada. « Il est temps de proposer de vraies solutions, comme offrir aux Canadiens des substituts pour les emballages plastiques non essentiels. Face à un désastre plastique mondial, continuer à augmenter la production de plastique à usage unique, pour laquelle l'industrie se dégage de toute responsabilité lorsqu'il se retrouve dans les océans, est un modèle commercial qui les enrichit et nous appauvrit tous. »

Le recyclage à lui seul ne peut résoudre cette crise; et l'inscription des plastiques sur la liste des substances toxiques de la LCPE est la première fois au Canada que nous voyons une mesure significative pour arrêter la pollution plastique à la source. Jusqu'à présent, aucun effort n'a été entrepris par les grands producteurs de plastique pour réduire de manière concrète les déchets plastiques. EcoJustice, au nom d'Oceana Canada, d'Environmental Defence et d'Animal Justice, agit en tant qu'intervenant et lutte contre l'industrie du plastique devant les tribunaux, en défendant la décision du gouvernement d'inscrire le plastique sur la liste des substances toxiques de la LCPE.

« Les poursuites judiciaires sont une autre façon de retarder le progrès. Si la situation se poursuit comme si de rien n'était, nous continuerons à polluer nos océans avec des milliards de morceaux de plastique, asphyxiant poissons, baleines, dauphins, tortues et oiseaux marins, » a déclaré M. Merante. « Nous avons besoin du soutien de tous les intervenants, y compris l'industrie du plastique, pour mettre fin à la pollution plastique. »

Un récent sondage réalisé par Abacus Data au nom d'Oceana Canada a révélé que 95 % des Canadiens sont préoccupés par l'impact du plastique dans nos océans, et plus de 90 % sont favorables à une interdiction fédérale des plastiques à usage unique inutiles. En décembre 2022, lors de la 15e Conférence des Parties (COP15) à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, le gouvernement du Canada a réaffirmé son engagement à lutter contre la pollution plastique et à protéger la biodiversité au pays et à travers le monde.

« La production continue de plastique à usage unique n'est pas viable et empêchera le Canada de respecter son engagement à atteindre le zéro déchet plastique. Si l'industrie du plastique remporte ce procès, nous continuerons à voir des baleines s'échouer sur le rivage, des tortues se noyer, et davantage de plastiques dans notre nourriture, notre eau et notre sang, » ajoute Anthony Merante, responsable de la campagne sur les plastiques à Oceana Canada.

Apprenez-en plus sur la campagne d'Oceana Canada pour arrêter la pollution par le plastique à usage unique en visitant le www.oceana.ca/nos-campagnes/plastiques.

Établie en 2015, Oceana Canada est une organisation caritative indépendante faisant partie de la plus grande organisation internationale vouée exclusivement à la conservation des océans. Les campagnes d’Oceana Canada ont notamment contribué à mettre fin au commerce des nageoires de requins, faire du rétablissement des populations de poissons épuisées une obligation légale, améliorer la façon dont les pêches sont gérées, et protéger les habitats marins. Nous travaillons avec la société civile, les universitaires, les pêcheurs, les populations autochtones et le gouvernement fédéral afin d’aider les océans canadiens à retrouver leur santé et leur abondance d’autrefois. En rétablissant les océans canadiens, nous fortifierons nos communautés, profiterons de plus grands avantages sur les plans économique et alimentaire, et protégerons notre avenir.

Apprenez-en plus au www.oceana.ca.

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