OTTAWA, 12 déc. 2023 (GLOBE NEWSWIRE) -- L’Association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) demande au gouvernement fédéral d’en faire plus pour protéger les étudiants internationaux contre la fraude et l’escroquerie.
La semaine dernière, le ministre de l’Immigration Marc Miller a annoncé qu’à compter de la prochaine année universitaire, les étudiants internationaux devront prouver qu’ils ont 20 635 $ à consacrer au coût de la vie afin de pouvoir se qualifier pour les permis d’études, ce qui est plus du double des exigences précédentes et qui s’ajoute à l’argent nécessaire pour les droits de scolarité et les coûts de déplacement.
« Nous sommes d’accord avec le ministre quand il affirme que les étudiants internationaux sont la cible d’escroquerie et d’exploitation de la part d’individus sans scrupules et que cela nuit à la réputation dans le monde des universités et des collèges canadiens », affirme le directeur général de l’ACPPU, David Robinson. « Mais ce n’est pas en haussant le seuil financier nécessaire pour étudier au Canada que l’on résoudra le problème. Il faut des mesures plus concrètes pour sévir contre les agents de recrutement trompeurs et sans éthique d’étudiants internationaux et contre la mauvaise qualité des établissements d’enseignement privés. Ils vendent de fausses promesses d’accès à la résidence permanente. »
M. Robinson souligne que les étudiants internationaux doivent déjà faire la preuve qu’ils disposent de ressources financières importantes pour étudier au Canada, eux qui paient des droits de scolarité cinq fois plus élevés que les étudiants canadiens. Selon Statistique Canada, les droits de scolarité pour les étudiants de premier cycle en 2023-2024 s’élèvent en moyenne à 38 081 $ pour les étudiants internationaux, comparativement à 7 076 $ pour les étudiants canadiens.
« Ce n’est pas en exigeant des étudiants internationaux qu’ils prouvent qu’ils ont plus d’argent qu’on mettra fin à la fraude et à l’escroquerie. Ce critère imposera plutôt un fardeau financier additionnel aux étudiants moins favorisés et à leurs familles, en plus de risquer de réduire la diversité socioéconomique des étudiants internationaux au Canada, ajoute M. Robinson. Le gouvernement devrait offrir plus de soutien financier aux étudiants internationaux qualifiés provenant de familles à revenu faible ou modeste pour aider à compenser les effets des nouvelles règles. »
Selon M. Robinson, les universités et les collèges du Canada, dont la dépendance financière à l’endroit des étudiants internationaux s’accroît, doivent aussi en faire plus.
« Les établissements doivent avoir les logements, les installations, les services et le personnel voulus pour soutenir les étudiants internationaux, croit-il. Nos membres signalent des cas d’établissements qui soutirent beaucoup plus des étudiants internationaux que ceux-ci peuvent en donner. »
Le ministre Miller a aussi annoncé que l’actuelle allocation d’heures de travail par semaine sans limite pour les étudiants internationaux prendra fin le 30 avril 2024 et que le ministère songe à fixer une nouvelle limite du nombre d’heures.
Lire les recommandations conjointes sur la stratégie du gouvernement fédéral en éducation internationale de l’ACPPU et de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCEE).
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