OTTAWA, 14 mars 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- Pour protéger les travailleurs et rétablir l’équité à la table de négociation, nous avons besoin d’une loi anti-briseurs de grève rigoureuse dans chaque province ou territoire.
Le 27 février, alors que les parlementaires de tous les partis votaient à l’unanimité en faveur du projet de loi C-58, qui interdirait les travailleurs de remplacement, 239 membres d’Unifor en Nouvelle-Écosse ont déclenché une grève. Le jour même, en fin de journée, l’employeur, le CN, a fait appel à des briseurs de grève. Bien qu’il s’agisse d’un milieu de travail régi par la loi provinciale, ce dossier devrait faire l’objet d’une attention de la part de tous les politiciens.
« J’ai déjà entendu que des travailleurs sont parfois en situation de conflit direct lors d’une grève, ce qui menace leur sécurité et leurs moyens de subsistance. L’horrible événement qui s’est produit dans le Nord de l’Ontario il y a moins de deux semaines en est un exemple terrifiant. Cela ne devrait jamais arriver », déclare Bea Bruske, présidente du Congrès du travail du Canada.
On fait appel aux briseurs de grève, parfois appelés travailleurs ou travailleuses « de remplacement », pendant un lock-out ou une grève pour qu’ils occupent les emplois des membres habituels du personnel. Le recours par les employeurs à des briseurs de grève—qui oppose des travailleurs ou travailleuses désespérés les uns aux autres—porte atteinte au droit de grève des travailleurs, aggrave les conflits de travail et intensifie l’hostilité sur les lignes de piquetage – menaçant la sécurité de ces travailleurs et de leurs communautés.
Le Québec dispose d’une loi anti-briseurs de grève depuis plus de 45 ans et la Colombie-Britannique depuis 30 ans. Ces lois, et le projet de loi fédéral anti-briseurs de grève, non seulement raccourcissent les arrêts de travail, mais réduisent les effets dommageables de l’utilisation des briseurs de grève qui attise les conflits et rétablissent l’équité à la table de négociation.
De plus en plus de travailleurs des secteurs privé et public se tournent vers leurs syndicats pour qu’ils les défendent et exigent mieux. Des employeurs et des gouvernements.
« Les travailleuses et travailleurs savent qu’il n’est pas facile de faire du piquetage. Et que la présence de briseurs de grève dans certains endroits est très réelle. Cela augmente le stress des travailleurs lorsqu’ils doivent prendre des décisions pour eux-mêmes, leur famille et leur communauté. C’est pourquoi il est essentiel d’en venir à une loi anti-briseurs de grève au niveau fédéral », ajoute madame Bruske.
Les travailleuses et travailleurs de la Nouvelle-Écosse, comme ceux de toutes les provinces et de tous les territoires, ont le droit de s’attendre à ce que leurs droits constitutionnels à la négociation collective et à faire la grève soient protégés, sans la menace toujours présente du recours à des briseurs de grève qui prolongent les arrêts de travail et suscitent de longs conflits désespérés et destructeurs.
Tout comme les travailleurs non syndiqués, les travailleurs syndiqués ont vu chuter leurs salaires en raison de la crise actuelle de l’abordabilité.
Les travailleuses et travailleurs ont vu leur pouvoir d’achat fondre, car leurs salaires ne suivent pas l’inflation tandis que les riches PDG annoncent d’énormes profits. Pendant ce temps, les membres de leur personnel sont obligés de faire appel à des banques alimentaires parce qu’ils n’ont pas les moyens de faire leur épicerie au magasin où ils travaillent.
« J’ai rencontré des travailleuses et travailleurs qui m’ont dit qu’avant de penser à faire du piquetage, ils doivent calculer leurs finances. Et en ces temps économiques incertains et difficiles, ce n’est pas une décision à prendre à la légère », ajoute madame Bruske. « Ce sont des discussions à prendre en famille à savoir s’ils peuvent se permettre d’accepter l’offre insignifiante de l’employeur ou s’ils sont prêts à aller en grève. Et soyons honnêtes, parfois c’est l’employeur qui prend la décision pour eux et les met en lock-out. »
Pendant ce temps, des politiciens comme Pierre Poilievre prétendent être un ami des travailleurs. Depuis des mois, il est totalement muet sur sa position quant à l’interdiction des briseurs de grève tout en continuant à faire des remarques vides de sens et à scander des slogans insignifiants.
« Si Pierre a vraiment changé d’avis et tient véritablement à appuyer les droits des travailleurs, peut-être devrait-il envoyer une note de service à ses homologues provinciaux de la Nouvelle-Écosse et de l’Ontario dès que possible », indique madame Bruske.
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