OTTAWA, Ontario, 20 nov. 2024 (GLOBE NEWSWIRE) -- Le crime organisé qui se livre au trafic de drogue, d’armes à feu et de tabac profite de la croissance du marché du tabac de contrebande au Canada, en engrangeant près de 1,3 milliard de dollars, ce qui a pour effet d’entraver les détaillants respectueux de la loi.
Selon une nouvelle étude réalisée par EY Canada (Ernst & Young), commandée par le Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs (CCID), le marché illicite du tabac est en plein essor et, dans certains cas, dépasse les ventes légales, ce qui nuit aux Canadiens, aux petites entreprises et aux revenus du gouvernement.
S’appuyant sur les données relatives aux ventes de produits du tabac légaux entre 2019 et 2023, le nouveau rapport estime que le marché du tabac illégal, contrôlé par le crime organisé, est énorme et qu’il ne cesse de croître. Le tabac de contrebande représente désormais 29 % du marché en Alberta, 38 % en Nouvelle-Écosse, 45 % au Manitoba et un incroyable 52 % au Nouveau-Brunswick.
Autrement dit, dans ces provinces, au moins une cigarette sur quatre est vendue sur le marché noir illégal et non réglementé. Il n’y a qu’au Québec, qui a pris des mesures sérieuses pour réprimer le marché illégal en plein essor en 2009 avec la loi 59, que ce chiffre tombe en-dessous de 20 %.
L’étude estime que pour la seule année 2023, ces cinq provinces ont perdu un total combiné de 316 millions de dollars en recettes fiscales.
Dans le deuxième rapport d’EY Canada publié en septembre 2023, la part de marché des cigarettes de contrebande dans les « points chauds » du pays représentait jusqu’à la moitié en Ontario, 45 % en Colombie-Britannique et 44 % à Terre-Neuve-et-Labrador, ce qui renforce la nature pancanadienne du problème.
« L’industrie illégale du tabac n’est pas un crime sans victime », a déclaré Anne Kothawala, présidente et chef de la direction du Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs. « La contrebande nous coûte à tous et soutire de l’argent de la poche des Canadiens respectueux des lois ».
En cinq ans seulement, le gouvernement fédéral a permis au crime organisé de s’approprier 3,23 milliards de dollars de recettes fiscales perdues. Cet argent pourrait servir à résoudre la crise du logement, améliorer les infrastructures ou rendre la vie plus abordable. Au lieu de cela, il finance l’augmentation de la criminalité, de la drogue, des armes à feu et des gangs dans nos rues.
Dans un récent article de presse, l’inspecteur de la GRC Étienne Thauvette a déclaré : « Le tabac de contrebande demeure une source de revenus importante pour le crime organisé et les individus qui cherchent à tirer profit de cette industrie souterraine illégale, ce qui porte atteinte à la santé publique et prive nos collectivités de recettes fiscales vitales qui soutiennent les services essentiels. » Les revenus du tabac de contrebande « soutiennent souvent les activités du crime organisé comme le trafic de drogue, la traite d’êtres humains et la contrebande d’armes à feu ».
S’attaquer au problème du tabac illégal n’est pas seulement un choix économique judicieux, c’est aussi une nécessité pour la sécurité publique. Il faut également s’y attaquer pour éviter les fermetures rapides de dépanneurs; 1,5 magasin ferme ses portes chaque jour au Canada.
Pour aider à résoudre cette crise croissante, le CCID recommande ce qui suit :
- Augmenter les ressources et le financement pour soutenir la police dans ses efforts pour réprimer les réseaux de tabac illégal et mettre fin à l’épidémie de contrebande.
- Renforcer l’application et les sanctions pour ceux qui sont arrêtés en possession de tabac illicite.
- Renforcer la coordination fédérale-provinciale entre les forces de l’ordre; et
- Perturber le marché illicite en ligne, qui représente une part importante des produits illégaux du tabac et de nicotine vendus aux jeunes.
L'Impact of Contraband Tobacco on Legal Sales and Government Tax Revenues est la troisième étude menée par EY pour le compte du CCID depuis la pandémie et démontre l'omniprésence et la croissance rapide du tabac illicite à la grandeur du pays.
À propos du Conseil canadien de l'industrie des dépanneurs
Le Conseil canadien de l’industrie des dépanneurs (CCID) est une association qui rassemble les détaillants, les distributeurs et les fabricants qui vendent une variété de produits dans les dépanneurs à travers le pays. Notre mission est de promouvoir les intérêts de l’industrie des dépanneurs par le biais de la sensibilisation et d’une défense des intérêts efficaces. Nous sommes fiers de représenter une industrie qui contribue à hauteur de plus de 25 milliards de dollars en impôts, qui emploie plus de 188 000 Canadiens et qui apporte de la commodité aux communautés d'un océan à l'autre. Nous reflétons les collectivités que nous servons et nous offrons des opportunités aux nouveaux Canadiens.
Personne-ressource :
Jeff Brownlee
V.-P., relations gouvernementales
Conseil canadien de l'industrie des dépanneurs